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138 HISTOIRE Rhône furent confiées. Nommé par le roi, le 2 janvier 1785, il reçut ces clés le jour même de son installation, qui eut lieu le 11, en très-grande pompe, dans la grande salle de l'Hôtel-de-Ville. Les commis des portes et des chaînes étaient au nom- bre de onze ; ils devaient les ouvrir tous les matins et les fermer tous les soirs et ensuite déposer les clés chez le prévôt des marchands, et les quatre échevins désignés pour les recevoir et qui portaient aussi le titre de sei- gneurs hauts justiciers de la Guillotiere, du château de Béchevelin, sur les bords du Rhône , et de ses dépen- dances. Les derniers habitants de Lyon qui furent ho- norés de ces titres, supprimés le 12 avril 1790, alors que commença le nouveau régime municipal, furent MM. Tolozan de Montfort, Imbert Colomès, Steiman, Bertholon et Degraix (1). 1789 à 1796. En 1789, Lyon révolté était assiégé parles armées de la République. Dubois et Gautier faisaient venir de Grenoble une nombreuse artillerie, car on avait l'inten- tion d'incendier la ville. Les mortiers furent placés du côté de la Guillotiere en face de l'Hôpital et de l'Hospice de la Charité. Le pont reliant le faubourg avec Lyon fut fermé par le pont-levis relevé, et son immense longueur, ainsi divisée en deux parties, fut hérissée de chevaux de frise. Une batterie dressée sur le quai par les assiégés défendit l'approche de la ville. On sait la fin de cet horrible épisode de notre histoire ; le drapeau noir flottant sur le grand dôme de l'Hôpital ne préserva pas cet établisse- (1) Voyez la Revue du Lyonnais. Notice sur Tolozan de Montfort , 1837.