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DU PONT DE LA GUIIXOTIÈRE. "139
ment de charité ; et les bombes de l'armée républicaine
dirigées sur l'Hôtel-Diëu, dans la nuit du 27 août 1793,
y portèrent quarante-deux fois l'incendie , quarante-
deux fois éteint par les sœurs et les frères hospitaliers de
cette maison (1).
Servant de débouché à une population très-grande,
le pont de la Guillotière se trouvait trop étroit pour la
circulation active que l'on y rencontrait et surtout pour
le roulage considérable qui avait lieu chaque jour sur
toute sa longueur. Son élargissemenl devenait un besoin
et il était réclamé depuis longtemps. M. Kermaingant,
ingénieur en chef du département du Rhône, fut chargé,
en 1839, de dresser des projets pour cette amélioration.
Des éludes heureusement appliquées à un système
heureusement trouvé pour atteindre le but auquel on
tendait, l'élargissement de la voie publique, mirent
notre vieux et historique pont en état de servir encore
pendant de longues années, tout en conservant les an-
ciennes arches, dont la largeur est de six mètres. Ces
travaux, conduits avec habileté, furent entièrement ter-
minés dans l'année où ils furent commencés...
Les notes bien incomplètes, quoique fort longues, que
nous venons de donner, sont peut-être les dernières qui
auront été recueillies pendant que l'on peut voir encore
quelques restes noircis de cet oeuvre des siècles passés ;
(1) Ce fait nous a été raconté il y a peu de jours par une sœur de l'Hô-
pital ; cette sœur, fort bien portante encore, travailla elle-même à éteindre
l'incendie dont nous parlons. Elle se nomme Etiennclte Laverluchère ; elle
est âgée de 86 ans. Née le 27 mai 1755, elle entra à l'IIôtel-Dieu le 13 mai
1793; c'est aujourd'hui la doyenne des sœurs de cet établissement, 22 oc-
tobre 1861.