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120 HISTOIRE l'exécution de Montecuculli, et ces cruautés ne furent malheureusement pas les seules qui eurent lieu à cette même place. Nous arrivons à l'époque où commencèrent les guer- res civiles qui désolèrent la France pendant tant d'années, et firent couler le sang de tant de milliers d'hommes. En 1559 et le 10 juillet, François II avait succédé à Henri II, fils de François Ier et de la reine Claude . Les changements apportés dans le gouvernement par le nou- veau roi, agissant sous l'influence de la reine mère, ré unie au parti des Guise, faisaient murmurer à la cour. Les mécontents étaient nombreux et illustres, ils se nom- maient de Montmorenci, connétable, Antoine de Bour- , bon, roi de Navarre, Louis , Prince de Condé, et tant d'autres personnages puissants, tous acceptant déjà une partie des nouvelles hérésies admises par Coligny, d'An- delot et le cardinal de Châtillon. Soutenu par de si hauts protecteurs, le Calvinisme gran- dissait en force et en nombre, et la France, divisée en deux camps puissants, ne tarda pas à devenir un vaste champ de carnage. Les catholiques poursuivant les protestants à outrance, ces derniers, pour échapper au danger d'être égorgés, s'étaient déterminés à courir aux armes et à s'emparer de Lyon, afin de prévenir les projets de leurs ennemis. Le 30 avril 1562, la ville fut prise par eux, sur les deux heures après minuit, et le fameux baron des Adrets en reçut le commandement en remplacement du comte de Sault, qui se retira incontinent chez lui. De sanglantes représailles avaient lieu bien souvent, et les deux partis, tour à tour vainqueurs ou vaincus,