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LES VILLEROY. 109 général des camps et armées du roi. Mais les mémoires du temps sont presque muets à leur égard, et je n'ai trouvé que de rares matériaux pour tracer leur caractère. Peut- être un jour serai-je plus heureux. En attendant, je ferai observer que , sauf en temps de guerre , ces gouverneurs de Lyon, à l'exemple de leurs pères, ne quittaient presque jamais Versailles , Paris ou leur château de Villeroy. C'est cependant ce qui était admis alors comme la chose la plus naturelle du monde. Ouvrez, Messieurs, les almanachs lyon- nais du XVIIIe siècle , et vous n'y verrez pas le domicile légal de ces seigneurs indiqué autrement qu'en leurs hôtels, rue de Bourbon ou rue de Varennes au faubourg Saint- Germain (1). On se plaint beaucoup de nos jours de la cen- tralisation ; il est vrai qu'elle est souvent excessive, mais que dirions-nous d'un administrateur entre les mains duquel se trouveraient concentrés les pouvoirs civils et militaires, et qui s'attachant a la personne du souverain, se contenterait d'avoir ici de simples dépositaires de son autorité ? En 1775, le duc de Villeroy vendit à Claude Périer le château de Vizille (2) qui devait être le berceau de la fortune indus- trielle de cette lamille aujourd'hui célèbre dans les annales de la finance et de la politique. Je ne comprends pas trop quel intérêt détermina le duc a se séparer de cette demeure prin- cière, toute vivante encore des souvenirs du grand conné- table. Du reste , ces considérations devaient avoir moins d'importance chez le duc de Villeroy qui,n'ayant pas d'enfants (1) Lo premier maréchal de Villeroy avait son hôtel rue Neuve-des- Petits-Champs, et son arrière-petit-fils d'Halincourt, logeait rue Neuve- de-Luxembourg. (2) Dès 1719, les Villeroy, héritiers des Lesdiguières, avaient vendu à la ville de Grenoble le jardin et l'Hôtel-de-Ville actuels. Voyez le contrat publié par MM. Pilot dans le Bulletin de la Société de statistique, nouvelle série, t. t, p. 342.