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LKS VILLEROY. 108 de Villeroy, puisqu'il représentait à la fois les Créqui-Les- diguières par sa mère, et les Gondy par sa belle-mère. Cette duchesse de Lesdiguières , qui vivait dans la retraite en s'entourant d'un luxe féerique, mourut en 1716, et les Villeroy recueillirent sa brillante succession. Un moment ils avaient eu l'espoir d'en retirer plus que des richesses, c'est-à -dire une véritable souveraineté, la couronne prin- cière de Neuchâtel. Madame de Nemours, la dernière des Longueville, n'avait pas de parents légitimes plus rappro- chés que cette duchesse de Lesdiguières et, après elle, que la maréchale de Villeroy, dont le fils aîné fit deux fois le voyage de Neuchâtel pour soutenir les prétentions des Les- diguières auxquels il était naturellement substitué. Mais les ' compétiteurs étaient nombreux ; les plus redoutables étaient le prince de Conti et M. de Matignon. La fin de l'histoire est bien connue, l'intervention inattendue de l'électeur de Brandebourg ayant réalisé en cette occasion la fable de l'huître et des plaideurs. Si la biographie du maréchal nous a entraîné dans des détails presque excessifs, il y a peu de chose a dire de son fils, le duc Nicolas, qui lui succéda dans le gouvernement de Lyon, et ne lui survécut que de quatre années. Il parvint de bonne heure au grade de lieutenant-général, et aurait eu bien des chances d'être le troisième maréchal de France de sa famille si, après la défaite de Ramillies, son père ne l'eût contraint de s'associer à sa rancune contre le ministre Chamillart. Du reste, le duc de Villeroy fut toujours dominé, écrasé par l'impérieux maréchal. A partir de 1706, il ne quitta plus la cour, et s'y fit surtout remarquer, avouons-le, par sa liaison avec Madame de Caylus , liaison qui, à son origine, avait déjà valu une disgrâce de treize années a la séduisante nièce d3 Madame de Maintenon. Pendant la première éclipse que subit la faveur de son père, le