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106 LES VILLEROY. duc de Villeroy s'estima fort heureux de lui succéder dans les fonctions de capitaine des gardes du corps. Au sacre de Louis XV , il commanda les troupes campées près de Reims , et y déploya le luxe traditionnel de sa fa- mille. Pourtant, tout en conservant les allures d'un grand seigneur, le duc s'appliqua a réparer les brèches que la prodigalité du maréchal avait faites à sa fortune ; il y réussit sans peine grâce aux énormes successions de Lesdi- guières et de Gondy dont il avait eu sa part, de sorte que vers le milieu du siècle dernier la famille de Villeroy passait pour être une des plus riches du royaume en terres. Ses enfants, privés dès 1711 de leur excellente mère, furent mariés d'une manière conforme à leur rang ; l'aîné de-ses fils, le marquis de Villeroy, à Mademoiselle de Mont- morency-Luxembourg , le cadet, dit le marquis d'Halin- court, a Mademoiselle de Bouffiers ; leur sœur au duc de ce nom ; une autre sœur au marquis d'Harcourt, resté veuf après quelques mois de mariage. Malheureusement, les germes de décadence se faisaient sentir de toutes parts au sein de cette société énervée par les plaisirs ; l'abus des jouissances matérielles portait ses fruits. Richesses, hon- neurs, flatteries exorbitantes, tout affluait vers ces quelques familles dont les rejetons dégénérés nous apparaissent alors comme écrasés sous le poids des noms glorieux dont ils sont revêtus. La maison de Villeroy n'offrait que trop le spectacle de cette défaillance morale. L'archevêque François- Paul était indigne (1) d'occuper le siège éminent que son (1) Voir aux archives municipales, dans la correspondance du XVIII e siè- cle, 39-AA-49 une lettre du maréchal de Villeroy à M. Perrichon, son homme d'affaires (9 décembre 1715). Cette lettre fait honneur au maré- chal. Il y a dans les mémoires dits de Maurepas des choses très-eurieuses sur les Villeroy, mais c'est une source à laquelle je n'ai puisé qu'avec une extrême réserve.