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54 HISTOIRE
cour. Les prélats, les seigneurs, les comtes, les chanoines,
les curés et une foule d'autres prêtres, accompagués des
Quatre Mendiants et des autres ordres religieux, se por-
tèrent à sa rencontre. Après eux marchaient les gouver-
neurs de la ville, accompagnés des plus riches négociants
et des personnes les plus distinguées. Cette foule em-
pressée fut admise à saluer le roi, « lequel était lors
« outre le Pont de Rhosne, où il taisait, pour son plaisir,
« courir la lance à deux ou trois de ses mignons (1). »
A la porte du Rhône où le roi passa, on avait, ainsi
que sur plusieurs places, construit des théâtres sur les-
quels on représentait, suivant l'usage du temps, des
histoires pieuses et des mystères. Les rues étaient gar-
nies d'écussons armoriés aux armes mi-parties de Jé-
rusalem, de Naples, de Sicile et de France, timbrées de
la tiare impériale. Le roi descendit à l'archevêché, où il
était attendu par Madame de Bourbon et les dames de
la cour.
Construit par fractions et sous les ordres de fonction-
naires, dont les lumières étaient souvent insuffisantes
pour diriger un aussi important travail, le Pont-du-
Rhône était loin de présenter , dans tout son par-
cours, la solidité nécessaire pour résister aux efforts
constants de ce fleuve. Aussi en 1500 et le 28 juillet,
voyons-nous que son avant-dernière arche du côté du
château de Béchevelin, s'écroula en partie. Il paraît ce-
pendant que cet accident ne suspendit pas entièrement
la circulation sur ce point, car nous trouvons dans un
(1) Voyez Histoire du voyage de Naples, d'à ,ndré de la Vigne, secrétaire
de la reine Anne de Bretagne,