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                LA GUERRE D'ORIENT.                    '315

Non ! c'est un autre bruit que le vent leur apporte,
Une voix pacifique et pourtant non moins forte :
C'est le bruit des métiers à l'actif battement,
Du diligent marteau qui tombe pesamment,
C'est le mugissement de la locomotive,
Le sifflement aigu du vapeur sur la rive,
Et, dans la forge ardente, image de l'enfer,
C'est l'amer grincement de l'outil sur le fer;
Ce sont les bruits qu'un bord à l'autre bord répète,
C'est le chant du travail, de l'industrie en fête,
Cri d'un combat nouveau sur un nouveau terrain,
Où l'utile machine a remplacé l'airain.
Et, c'est dans l'atelier, par cette sainte guerre,
Que luttent à présent la France et l'Angleterre,
Et, par le combat même à la paix affermis,
Leurs peuples sont rivaux, mais non plus ennemis.

Tu ne savais donc pas aussi que, dans la France,
Les partis, s'il en reste, ajournent l'espérance,
Quand l'ennemi s'approche et qu'il faut résister !
Sous le drapeau commun, vois donc, sans hésiter,
Leurs tronçons se grouper d'une commune étreinte
A la voix de l'honneur, et non pas de la crainte.
Chaque parti se fond dans la mère-nation,
Et, forte de ses fils et de leur union,
A l'œil de l'étranger qui contre elle s'avance,
Debout sur les partis, surgit soudain la France !

Il ne le savait pas, car il rfeût pas osé !
L'audace naît souvent du danger déguisé.

Oui, la guerre qu'ils font est une noble guerre,
0 Czar ; et ce n'est point ambition vulgaire,
Cupidité de joindre à des états plus grands
De royaumes conquis quelques lambeaux sanglants ;
Et, faisant de tout peuple un troupeau qu'on partage
De tailler dans le vif un humain héritage,