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BIBLIOGRAPHIE. 477 et studieux, qui veut savoir et comprendre, consultera avec fruit le travail que vient de publier M. Rittiez. Il ne nous est pas permis d'apprécier dans ce recueil le point de vue politique auquel se place M. Rittiez, pour juger les évé- nements si diversement appréciés de la Restauration. Nous di- rons, du moins, que ce point de vue est assez large en lui-même et assez bien compris par l'auteur, pour lui permettre cette im- partialité, qui, sans exclure des convictions vigoureuses, proscrit les petites personnalités et les petites calomnies. M. Rittiez s'at- tache surtout à faire ressortir de ses récits les plus divers une noble et grande leçon, qui ne peut blesser que les consciences souillées, et sera acceptée sans peine par les hommes honorables de toutes les opinions : c'est que la morale publique ne diffère point de la morale privée. Les mêmes vertus qui font l'homme de bien, la modération, la tolérance, l'esprit de paix, le respect de tous les droits, la fidélité à tous les engagements , font aussi l'homme d'état vraiment digne de ce nom. Tout ce qui est en dehors de ces devoirs sacrés n'est pas seulement crime, mais faiblesse d'esprit et démence : démence que les aveugles ou les myopes habitués à ne juger des choses que sur les succès d'une heure peuvent prendre pour de l'habileté suprême, mais dont les événements ne tardent pas à dévoiler le caractère. Telle est la morale qui inspire l'ouvrage de M. Rittiez et lui donne une valeur particulière. Nous aurions désiré seulement que l'historien donnât une plus grande place dans son livre à l'étude du mouvement intel- lectuel et littéraire que la Restauration n'a pas produit sans doute, mais auquel elle a permis de se développer. II ne faut pas l'ou- blier, la grande puissance, parmi nous, à partir de 1815, ce fut la pensée et la parole. Des théories historiques fécondes furent présentées par MM. de Sismondi, Augustin Thierry, Guizot ; M. Villemain donna une impulsion nouvelle à la science littéraire; MM. Royer-Collard, Maine de Biran, Cousin rétablirent le spiri- tualisme sur les bases de la raison ; MM. de Lamartine et Hugo élargirent la poésie française. Quel tableau que celui de cette vie intellectuelle qui longtemps avait été renfermée dans la gracieuse