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                       DE FOURVIÈRES.                       379

 légitime encouragement , et la population de Lyon un dé-
 dommagement à ses regrets.
    Le clocher, bâti avec beaucoup de soin , un assez grand
luxe d'ornementation et de superbes matériaux, ne me paraît
pas d'une forme agréable. On a voulu faire du nouveau , et
je ne crois pas qu'on ait été heureux. J'aurais préféré une
élégante flèche gothique ou un campanile bysanlin. Vaine-
ment j'éloigne de mon esprit cette idée ridicule — qu'on me
permette l'expression , — mais je vois toujours un bonnet de
coton surmonté d'une houppe.
    La tour de l'Observatoire n'a pas beaucoup exercé le génie
de feu Pollet. Elle a emprunté sa forme à toutes les gaines
de cheminées qui figurent sur nos maisons. Quelles illusions
ne se fait-on pas sur le mérite de ses enfants ? Je me souviens
que son auteur en était tout orgueilleux. Il l'avait fait litho-
graphier dégagé de son entourage , et l'on m'a assuré que ,
dans un voyage à Rome, il emporta avec lui un certain
nombre d'épreuves, qu'il cherchait à échanger contre des
dessins d'artistes. Celte prétention naïve fit beaucoup rire.
   Malgré la critique que je viens de faire des détails,
j'avoue que l'ensemble de Fourvières présente une très-belle
masse. Je recommande la silhouette qui couronne la colline
et s'agence si parfaitement avec les pentes de la Croix-Rousse,
lorsqu'on se promène auxBrotteaux , dans les environs de la
Tête-d'Or , à l'heure où le soleil tourne à l'ouest. Le bâti-
ment des Jésuites corrige ce que le reste pourrait avoir de
trop maigre ; il lui donne une base , et accidente les lignes
très-pilloresquement.
   Ce que l'opinion publique poursuit spécialement de son
indignation , c'est la tour de l'Observatoire. Beaucoup de
gens répètent le delenda Carlhago , et, n'était la question
d'argent , sa démolition populaire serait à l'ordre du jour.
Je ne partage pas cette idée. Je pense , au contraire , que