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 350                  PIÈCES POUR SERVIR

finie, il ajoute au moins la consolation bien touchante de voir
ici ses vrais ministres agréer mes hommages.
   Non, Messieurs, ces principes sacrés à qui nous devons la
stabilité des trônes, la liberté des peuples et le bonheur d'a-
voir des Bourbons pour maîtres , n'auroient jamais pu se
perdre et s'oublier dans le sein d'une ville qui s'est volontai-
rement soumise à la domination de nos souverains.
   Je me plais à penser et à croire que si ma patrie , par sa
 prompte obéissance aux volontés momentanées du feu Roy,
 a donné un nouveau témoignage de sa fidélité dans une cir-
 constance difficile, elle n'en a pas moins désiré le rétablisse-
ment de l'ordre et le retour naturel aux lois sages qui forme-
ront toujours la constitution de l'État.
   Oui , Messieurs , tous nos concitoyens attendoient dans le
respect et le silence l'heureux changement que la nation au-
roil dû à Louis-le-Bien-Aimé       , si la mort n'eût abrégé les
jours de ce monarque chéri.
   Nous recevons cet avantage inestimable des mains de son
auguste petit-fils. A peine monté sur le trône de Clovis,
tous ses jours ont été marqués par des bienfaits. Mais le plus
grand de tous est celui dont nous jouissons en ce moment,
puisqu'il plaît à Sa Majesté de nous assurer elle-même que
son intention sera toujours de régner par l'esprit de conseil
et de raison, suivant la forme et les lois sagement établies
dans le royaume.
   Quelle félicité sera comparable à celle que nous promet-
tent de telles dispositions , sous l'empire d'un monarque
dont le génie prématuré et les vertus éclatantes font l'admi-
ration de ses sujets et l'étonnement de l'Europe ! Non , l'u-
nivers n'offrira jamais de spectacle plus ravissant que le règne
glorieux de Louis-Auguste, les délices de la France , parta-
geant son trône avec une reine qui embelliroit toutes les
couronnes.