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                                  LA KEINK CAUÉiÈNK.                                             l.i

croyable que l'épisode du roman raconté par Frédegaire à propos
du mariage de Clotilde, épisode dans lequel le chroniqueur nous
représente la fiancée de Clovis préludant à sa sainte mission
en faisant incendier douze lieues du pays qui l'avait vue naî-
tre (1). Voilà ce qu'on racontait à Grégoire de Tours, comme à
Frédegaire, un demi-siècle après la chute du premier royaume
de Bourgogne, et trente-cinq ans après la mort de sainte Clo-
tilde. Les vaniteuses et mensongères légendes des Francs ne
permettaient plus d'entendre la voix déjà lointaine des longues
et maternelles douleurs confiées par Clotilde au cloître solitaire
de Saint-Martin.
   Mais il nous reste un témoin mieux informé que l'évèque de
Tours et que Frédegaire, un témoin qui a vécu près de Gonde-
baud, qui a conversé, discuté, entretenu une correspondance
suivie avec le roi bourguignon , qui l'a consolé dans ses dou-
jeurs et ne l'a jamais flatté dans sa prospérité , qui a connu
toute la subtilité, tous les doutes, toutes les faiblesses et toutes
les qualités de ce prince. Ce témoin, dont le père de notre his-
toire admire les écrits (2) et dont Ennodius a pu dire : In quo
peritia , velut in diversorio lucidœ domus, se inclusif (3), n'est
autre que saint Avit, un des docteurs de l'Eglise de Vienne,
une des lumières de l'Eglise gallicane, un des saints de l'E-
glise universelle. Or, saint Avit, écrivant à Gondebaud pour
le consoler de la perte d'une fille qui venait de lui être enle-
 vée au moment où elle allait contracter une alliance royale,
lui adresse ces mémorables paroles : Flebatis quondam pie-

tlicens : Non me pœniteal,           eharissinri,    vos dulciter   enutrisse :        indignamini,
quceso, injwiam        memn , et patris       matrisque    mew morlem, sogaei studio            vin-
dicute, (Va., ibid.)
   (i) Adhiic antequmn         terminas Burgundiœ         Cnrolec/tildis     prœterirct,      roc/ans
eos, a quibus ducebatur,          ut duodeeiiii leuvas in utrasque         partes de       Durgundia
prœdarenl       et incenderent.     Quod cum, permiltente           C/ilodoveo, fuissel impie •
tam,     dvxit GhrotecJtildis : Gratins        fit)} ago, Detts omnipotent,         quod      initium
vindicte     de geniloribus   vel fratribus    meis video, fïtist. Frnm*. Epitomnl,, M \ ] ,
   (2)     GRKC.OU. TVKON. , 1. I I , <:.     wvi\

   (3) Vita bea/i        Epiphcm.