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  20                                   LA REINE (URÉTÈNE.

      Eu niellant ainsi en présence sur le tombeau de Carétène deux
   traditions contraires, en invoquant en faveur de Gondebaud le
   témoignage de saint A vit, confirmé par celui d'une princesse
  qu'on disait avoir été victime de la barbarie du roi bourguignon ,
  j'ai voulu non seulement rétablir la vérité historique, mais effa-
  cer la tache imprimée à une époque qui ne fut pas sans influence
  sur notre destinée, ainsi qu'à une race intimement liée au sou-
  venir de nos origines lyonnaises. Premiers-nés de la civilisation
  romaine, nous lui devons notre esprit municipal, qui nous a
  faits ce que nous sommes, et contre lequel les efforts de la
 conquête onde la centralisation, de la tyrannie violente ou paci-
 fique se sont brisés toujours. Fils aînés de l'Eglise, sur la terre
 des Gaules, cette vocation se trahit presque à chaque page de
 notre histoire, et la marque d'un sceau particulier de dévoue-
 ment, d'héroïsme et de foi. Enfin mêlés, pendant près d'un
 siècle , au peuple le plus doux et le plus civilisé d'entre les
 barbares, nous avons retenu de lui le respect du foyer, l'é-
galité des droits, l'amour du travail et du sol, la tolérance
 et la débonnaireté qui distinguaient la belle et industrieuse
race bourguignonne. Romains , catholiques et Burgundes, plus
encore que Celtes ou Ségusiaves, nous devons maintenir l'hon-
neur de nos annales dans le passé, garantir notre dignité et no-
tre indépendance dans l'avenir, contre les prétentions et les
tentatives des Francs de tous les âges.
                                                        Alphonse de         BOISSIEU.

 de sa critique , mérite d'être placé aux premiers rangs des écrivains de
 notre époque, a rétabli dans son vrai jour le caractère de Gondebaud;
mais , entraîné par Ruiiiar! (1), il a fait asseoir Carétène sur le trône de ce
prince (2). Ayant eu récemment l'occasion de lui soumettre mes idées sur
notre inscription lyonnaise , j'en ai appelé à son propre tribunal contre ce
premier jugement. Après un mûr examen , il. Troya n'a pas hésité à me faire
le sacrilice de son opinion , et il m'a permis de placer mon sentimenl sous
le patronage de son imposante autorité.

 ( 1 ) GaEGOR. T O B O N . ,   DE MlBACOUS S4NCTI J U I . I H M , 0. VIII , f-   855 , notp.
 ( 2 ) STORIA R'iTAI.IA BEI. MF.D1G-EV0 , v o l II ,     [>.   Q5î.