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         LES VOIX DE L'ALBARINE, Poésies par B. HUGDES.


     Comme les eaux reflètent le ciel, les poètes reflètent les lieux
  qui les virent naître. Ce sont les miroirs où la nature aime à so
   reproduire et se contempler ; et comme l'a fort bien dit M. Ving-
  trinier, dans une trop courte Introduction : « S'il est vrai que les
  sites au milieu desquels on passe sa vie donnent à l'imagination
  quelque chose de leur grâce ou de leur sévérité, s'il est vrai que
  l'homme prenne comme une empreinte du milieu dans lequel il
  habite, on ne sera pas surpris que les bords poétiques de l'Alba-
  rine aient créé des poètes, et que, parmi les enfants nés dans
  cette vallée, plus d'un ait essayé de chanter le spectacle qu'il
 avait sous les yeux. » En effet, le Bugey, cette Suisse française,
 peut, ainsi que la Bresse, citer avec quelque honneur les noms
 de Michaud, de Gabriel de Moyria, d'Edgar Quinet,de Servan de
 Sugny, de Rossand, de Jannot, de Philibert Leduc. En voici un
 autre, celui de M. Hugues, qui, pour être nouveau, n'en est pas
 moins digne de marcher de pair avec ses aines.
     Ne vous est-il jamais arrivé, dans ce suprême silence de la
 campagne, nonchalamment étendu sur le gazon de la rive ,
 d'écouter la chanson du ruisseau, et d'y voir se dérouler une à
 une toutes les scènes joyeuses ou tristes de votre première jeu-
 nesse, tous vos amours, toutes vos tendresses, toutes vos illu-
sions passées, eh bien ! c'est là tout le volume de M. Hugues.
Le ruisseau du pays natal le poursuit partout de son murmure,
l'Albarine se retrouve dans ses vers comme dans sa vie. Que de
souvenirs n'évoque-t-elle pas dans son éternelle susurration !