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306 TABLEAU DE LA LITTÉRATURE DU NORD.
le trône fut honoré par un sage, qui laissait à son fils, pour
testament politique de telles maximes :
« Dieu, en unissant l'âme au corps, a donné à tous la
noblesse native... » Les Anglais doivent être libres comme
leurs pensées (1). »
Le génie particulier des races Slaves est peu connu. En
Allemagne , surtout en Bohême , quelques érudits , Slaves
eux-mêmes d'origine , ont donné de savants travaux sur
l'histoire de ces races; mais, parmi nous, il en est bien peu
qui ait l'autorité de M. Eichhoff, auteur d'une estimable
Histoire de la langue et de la littérature des Slaves. Et, pour-
tant , un intérêt actuel s'attache à celte étude. L'Europe
civilisée se lève contre le colosse russe , que feront ses frères
par l'origine, quoique de principes si divers, les Slaves de la
Servie, de l'IUyrie, de la Bohême , de la Pologne? tous
derniers venus dans l'histoire du monde , mais forts de la
vigueur de la jeunesse. M. Eichhoff a consacré un chapitre
ingénieux à montrer, dans la mythologie slavonne , le reflet
fidèle non seulement de la langue , mais encore des dogmes
de l'Inde.
Nous citerons , comme échantillons de la poésie slavonne ,
empreinte de tristesse , de bravoure et de mysticisme , le
Chant de Zaboï, tiré d'un vieux poème antérieur au Xe siècle.
C'est un cri de liberté poussé par les Tchèques de la Moldavie
et de la Bohême, opprimés probablement par les Francs des
Carlovingiens : « Zaboï, héros et chantre inspiré , dans la
(1) Les conquérants normands n'ont pu s'empêcher de louer les vertus
d'Alfred , trop oublié par les Anglais actuels :
« Alfred hc was on Englelong a King wel swithe strong,
He was king and clcrk ,wel he luved Gods Werk ;
He was wise on his word, and war on his spcehc;
Hewas the wisesto man thaï lived on Englelond. »
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