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288 CHRONIQUE DE LA MAISON DE BEAUJEU. son père. Car en loutes les guerres, batailles el affaires des roys de France, il fut si loyal et diligent exécuteur qu'il ne sen Irouva son pareil de son temps; et fui remply de toules bonnes vertus. Il fut 1res honnesle et devotieux, mesmemenl envers la glorieuse vierge Marye, mère de Jesus-Christ; à la- quelle il avait singulière dévotion. Ledit Eddouard mena grand nombre de genlilzhommes et aullres gens de guerre au sainct voyage doullremer a ses propres coustz et despens, et comba- til par lui longtemps contre les infidelles el ceulx qui suyvoient la loi de Mahomet, el après sen revint en son pays dcBeau- jolloys. A son retour, le roy (Philippe de Valloys) le fet ma- reschal de France. Il print a femme et espouse madame Marye du Thil, fille de messire du Thil, laquelle fut 1res prudente el saige femme en son temps, aornée de toules bonnes meurs. Elle fut maryee (1) lan de grâce mil trois cens seize, le sixième jour de novembre, eteustmondit seigneur Eddouard en ma- riage, pour ladite dame, le château de Corboille el le château de la Roche de Monlley, la Chaslelenye de Monlagny avec In prevosle de Carrisy en Lyonnois. Il eut et engendra desadite femme un beau filz, lequel fut nomme Anlhoine, lequel nasquil au chasteau de Poilly, lan mil trois cens dix huict, le douzième jour daoust, et une fille nommée Marguerite, laquelle nasquit au chasteau de Mont- merle lan mil (rois cent quarante six, le vingliesme jour du rnoys doclobre. Le 1res noble seigneur Eddouard eusten son temps les Juifs en moult grand hoyne , et nayma auculnemenl leur conversa lion parce quilzavoyenllaschement cruciffiele sauveur de loul le monde. Par quoi, en signe de se venger delà grand injure faicte a notre sauveur Jesus-Christ, il chassa el deboulta de son pays tous les Juifs el Juifves quil y trouva, et ny en de- (1) Le copiste a ajouté ici par inadvcrlcnce le mol naquit.