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468 MONOPOLE DE LA HOUILLE. duction en fer qui, en vingt ans, s'est élevée de 80,000 quin- taux métriques à plus de 210,000, le prix de la houille ne peut que s'accroître progressivement, si le gouvernement et la Cham- bre ne prennent pas les mesures les plus énergiques, non-seu- lement pour maintenir en activité toutes les exploitations exis- tantes , mais encore pour en provoquer de nouvelles, afin de mettre en harmonie l'extraction de la houille et notre avenir commercial. » La pensée dominante de la commission législative était de dé- velopper l'exploitation de nos combustibles minéraux, et de les procurer à l'agriculture, au commerce et à l'industrie, à des prix modérés. A l'époque de ce rapport, la hausse des prix de la houille excita les spéculations particulières. Des hommes entreprenants, étrangers pour la plupart à l'art d'exploiter, achetèrent, à tout prix, des concessions de mines plus ou moins riches, et fondè- rent des sociétés pour en faire l'exploitation, en leur attribuant des valeurs exagérées. On se rappelle les funestes résultats de ces associations et les procès scandaleux qui en furent la suite. Il arriva ce qu'il eut été facile de prévoir : une réaction fâ- cheuse et déplorable. La production minérale surexcitée par les bénéfices qu'avaient réalisés les exploitants, fut développée dans une proportion extraordinaire. Bientôt l'extraction dépassa les besoins de la consommation. Delà une baisse de prix que les exploitants peuvent d'autant moins éviter, que la houille se dé- compose et se déprécie par les intempéries de l'air. Atteints par une baisse subite, les nouveaux possesseurs des mines du bassin de la Loire cherchèrent les moyens de la faire cesser. Pendant plusieurs années, ils tentèrent infructueusement de limiter la production de chaque concession, et de centraliser les ventes dans des comptoirs communs. Trois associations com- prenant chacune plusieurs concessions existaient en 1844, mais la concurrence étant un obstacle à la hausse des prix, elles se fondirent en une seule, le 7 novembre 1845, sous le nom de Compagnie des mines de la Loire. Voici comment elle raconte