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 152                        ARRIVÉE A LYON
 sance, en invoquant encore la souveraineté du Peuple ; car je
 ne reconnais à personne le droit de se dire son représentant
 plus que moi. (Applaudissements).
    Ces sentiments, vous devez les comprendre ; car tout ce qui
 est noble, généreux, sincère, trouve de l'écho parmi les Lyonnais,
 votre histoire en offre d'immortels exemples. Considérez donc mes
 paroles comme une preuve de ma confiance et de mon estime.
   Permettez-moi de porter un toast à la ville de Lyon.

 Discours de M. Vachon,     bâtonnier de l'ordre des
    avocats * président du banquet offert au    Jardin-
    d'Hiver au Président de la République.,     le 16
    août i85o.
        MONSIEUR LE PRÉSIDENT,
    L'honneur d'être l'interprète de cette nombreuse assemblée
 n'aurait pas dû m'appartenir ; il revenait plus naturellement à
 l'un de ces hommes honorables dont les utiles travaux font tout
 à la fois la gloire et la richesse de notre cité.
    Mais, en m'appelant à la présidence de cette réunion, véritable
 improvisation du cœur, MM. les commerçants ont voulu donner
 au barreau lyonnais une marque d'estime et d'affection. Je les
 en remercie pour mes confrères et pour moi.
    Il est des circonstances qui font époque dans la vie d'un
 homme, celle d'aujourd'hui ne sortira jamais de ma mémoire.
 Je suis heureux et fier, M. le Président, d'avoir à vous expri-
 mer les sentiments de reconnaissance que nous ressentons pour
vous. Le commerce lyonnais n'a point oublié qu'à une autre
époque, sa prospérité n'avait pu résister à de trop longues et
trop cruelles commotions. Notre cité en deuil se croyait déshé-
ritée pour toujours de cette industrie qui fait son orgueil.
    Un grand homme parut porté par le vœu de la nation à la
tête du consulat. Lui qui improvisait la victoire, il daigna jeter
un coup-d'œil sur notre détresse. Il dit un mot, et, comme
par enchantement, la prospérité reparut.
    Par une coïncidence à jamais mémorable, à la suite de la
révolution de Février 1848, Lyon trembla de nouveau pour son
avenir commercial. Déjà nos voisins d'outre-mer se réjouissaient
de nos désastres et croyaient s'enrichir de nos débris.
   Vainement, de louables efforts furent tentés par le gouver-
nement de l'époque. Tout languissait, tout périssait. Le 10 dé-
cembre survint. Un nom illustre sortit triomphant de l'urne
électorale. La confiance commença à renaître ; les capitaux re-
prirent leur circulation habituelle. Le commerce redevint floris-
sant, et c'est à vous, Monsieur le Président, à votre noble et