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                   DE SAINT-MAURICE DE VIENNE.                            131
tance et en prescrire la forme, déléguer l'inspecteur le plus émi-
nent des monuments historiques. Il serait dangereux aujourd'hui
de confier cette mission à un architecte qui, certainement, ne si-
gnalera pas les bévues de son collègue ministériel.
   Les faits que j'ai spécifiés dans mon rapport sont de la plus
rigoureuse exactitude ; je les maintiens, je les ai constatés, je les
constaterai dans la monographie que je prépare (1), et, à défaut du
Comité des arts et monuments, la France jugera. Si des restau-
rations malhabiles ont pu avoir été exécutées, elles ne résultent
pas de la faute de l'entrepreneur, homme intelligent et habiles,
surveillant lui-même les travaux et se conformant aux ordres et
aux profils qui lui sont donnés.
   L'on vous a induit en erreur, M. le Ministre, en vous si-
gnalant M. Questel comme l'architecte de St-Maurice ; il l'a été,
mais l'architecte actuel par substitution est M. Manguin. Il ne
m'appartient pas de discuter le mérite de M. Questel, l'un des
plus habiles dessinateurs de France. Je n'ai voulu reconnaître
 dans mon rapport qu'un fonctionnaire public, l'architecte du
 gouvernement ; je n'admets point de personnalité.
   Trois ministères sont compétents dans les restaurations des mo-
numents historiques : le ministère de l'intérieur, le ministère des
travaux publics et le ministère de l'instruction publique et des
 cultes. Les plus graves abus résultent de cette division de pou-
 voir. Les restaurations de l'église de St-Maurice en sont une preu-
 ve palpable.
   Je poursuis, M. le Ministre, en vous assurant que j'ai foi entière
 en votre caractère ; votre nom vaut une garantie. Permettez-moi

   (i) M. Victor Teste , qui avait préparé de nombreux matériaux pour com-
poser une monographie complète de l'église Saint-Maurice de Vienne, se
trouvant forcé de se retrancher dans les limites d'une simple notice, va pu-
blier enfin son travail. Malgré son peu d'étendue, on pourra suivre de point
en point toutes les modifications que, depuis la fin du XI e siècle jusqu'au mi-
lieu du XVI e , a subies sans interruption l'une des plus importantes basiliques
de France. Le lecteur trouvera aussi dans cette notice le texte et la traduc-
tion des nombreuses inscriptions que l'on remarque soit à l'intérieur soit à
l'extérieur du monument.