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LA VILLE DE LYON ET L'ILLUSTRATION. 241
dénudé qu'aucun Lyonnais ne sait reconnaître. Les maisons du
quai ont un caractère particulier ; on peut dire qu'elles ne res-
semblent à aucune autre de la ville. M. C. en a fait des maisons
parisiennes. Entre les constructions de Paris et de Lyon, entre
l'architecture de ces deux villes, il y a un monde de différence ;
un homme est un homme, et cependant un Alsacien ne res-
semble pas à un Provençal, ainsi des habitations ; elles ont
des physionomies qu'il ne faut pas confondre. Quant aux gens,
même erreur. Le peuple qui entoure le Président ne ressemble
pas davantage au peuple que nous avons autour de nous ; ces
petits hommes, ces petites femmes ont pu habiter le faubourg
Saint-Antoine, ils ne sont jamais descendus des hauteurs de la
Croix-Rousse, de Fourvières ou de Saint-Just. J'oubliais que
la maison à l'angle de la Chana, et qui a quatre ou cinq étages,
n'en a que deux dans le dessin ; ces bateaux de toute forme n'ap-
partiennent pas à la navigation de notre ville. Nous ne les con-
naissons pas. Ensemble et détails, disposition générale, montagne
et quai, maisons, costumes et figures, tout est de convention,
y compris cet élégant peuplier qui s'élève au-dessus des maisons
et qui coupe si bien le paysage. Croyez donc, après cela, aux
Pittoresques ! Et cependant Y Illustration est un recueil en vo-
gue ; il a d'excellentes qualités ; on feuillette ses pages d'un bout
du monde à l'autre ; on lit partout ses articles si bien écrits ;
on admire ses vues si finement dessinées ; quel malheur si tout
cela n'était que rêveries, et si descriptions, récits, voyages n'é-
taient pas plus vrais que ce que nous avons vu sur Lyon !
A. VlNGTRINIER.
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