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                   DE LA TABLE DE CLAUDE.                      367
grande salle de PHôtel-de-Ville ( sans parler de celui qui consuma
les peintures de Thomas Blanchet, vers le milieu du XVIIe
siècle). Si la table de bronze eût été placée dans ce lieu, elle au-
rait été fondue par la flamme, et il n'en resterait pas aujourd'hui
vestige. Ce monument doit retourner au cabinet des Antiques,
il y sera fort bien. Comme document historique, il pourrait être
déposé aux Archives ; mais la salle des Archives, à l'Hôtel-de-
Ville, n'est point un musée que puissent fréquenter chaquejour
les étrangers et les archéologues. Dans le cabinet des Antiques,
la table de Claude sera entourée de monuments contemporains,
et ne courra aucune chance de destruction par l'oxidation ou l'in-
cendie.
    Etudions maintenant le monument dans ses conditions maté-
rielles, avant de chercher à en pénétrer le sens.
    § 11. La table de Claude, telle qu'elle existe aujourd'hui, est
un carré long ; elle a, en hauteur, un mètre trente-quatre centi-
mètres ; en largeur, un mètre quatre-vingt-treize centimètres,
et elle pèse trois cent quinze kilogrammes. Cette lame de bronze
 est fort mince ; une cassure inégale la partage en deux parties
réunies au moyen d'une soudure et de clous, dont on voit par-
 faitement la trace. En haut, de même qu'entre les deux colonnes,
la soudure métallique supplée aux lacunes, et donne à l'en-
 semble du monument de l'unité et de la régularité. On sait que
 la partie supérieure manque ; au-dessus de la première ligne,
lisible à peu près dans toute sa longueur, sont quelques lettres
 isolées et des fragments de lettres.
    Quoique l'exécution ne soit pas d'un très-bon style, on recon-
 naît cependant dans la forme des lettres les caractères de la
 meilleure époque, ceux du siècle d'Auguste : l'O est bien arrondi,
 le P n'est pas entièrement bouclé, tandis que les B et les R le
 sont. Le travail n'est point partout le même, et il y a une diffé-
 rence sensible entre le commencement et la fin. Soit que le gra-
 veur, en avançant, se soit fatigué, soit qu'il y ait eu deux ou-
 vriers d'un talent inégal, on remarque visiblement de la négli-
 gence vers la fin de l'inscription ; les lettres ont moins de
 correction et de fini. Les signes de séparation des mots ne sont