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                       DE LA TABLE DE CLAUDE.                       453
       Une colonie romaine n'était autre chose qu'un diminutif de
    Rome, en d'autres termes, une ville de Rome en abrégé : mœurs,
    coutumes, lois, droits politiques, magistrats, tout était semblable.
    La définition donnée par Aulu-Gelle est parfaitement exacte : Ex
    civitate quasi propagatœ, populi romani quasi effigies parvœ
    simulacraque. Les Viennois établis dans la ville nouvelle, et les
   vétérans amenés d'Italie à Lugdunum par Plancus, n'avaient
   rien perdu de leurs privilèges de citoyens romains ; ils avaient
   conservé, on le verra bientôt, et le droit de suffrage, et le droit
   aux honneurs. Etablis volontairement dans la cité bâtie par
- Plancus, et régulièrement organisée par une loi ou par un séna-
   tus-consulte après l'accomplissement des formalités civiles et
   religieuses qui étaient usitées en pareils cas, les colons étaient
   des citoyens complets, et ordinairement il n'y avait pas pour
   eux déchéance ou amoindrissement quelconque de leur condi-
   tion. Lugdunum reconnaissait la suprématie de la mère-patrie ;
   cette cité n'était qu'un enfant nouveau dans la famille romaine,
   mais un enfant soumis à l'autorité maternelle : sous les derniers
   empereurs, le caractère des colonies reçut des modifications pro-
   fondes, mais il n'y a pas lieu de s'en occuper ici.
 i Lugdunum, comme Vienne, possédait le Jus Italicum. Mais,
   avant de déterminer quels droits donnait cet état politique, il
  faut définir ce qu'on entendait par Civitas, droit de cité, droits
  complets de citoyen romain.
      Les citoyens qui les possédaient (cives optimo jure) avaient
  le droit de vote ou de suffrage dans une tribu de Rome, et celui
  de parvenir aux honneurs et magistratures (Jus suffragii, Jus
  honorum). L'ensemble de ces privilèges constituait le droit de
  cité (Jus civitatis). Ce droit comprenait ce que les Romains ap-
  pelaient Jus publicum,e,i, plus particulièrement, celui qu'on a
  nommé Jus privatum. Le Jus privatum comprenait le Jus con-
  nubii et le Jus commerça. Ceux qui avaient le Jus privatum,
  mais non \epublicum, étaient bien citoyens, mais citoyens d'une
  condition inférieure. Les citoyens romains possesseurs du droit
  de cité (optimo jure) participaient seuls à la puissance ro-
  maine; ceux qui ne l'avaient pas ne pouvaient voter dans les