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454                       MONOGRAPHIE
tribus et obtenir les magistratures et honneurs : on les nomma
d'abord Hostes, puis Peregrini. Le Jus Quiritium comprenait
tous les droits de citoyens romains, les politiques comme les
privés ; ces derniers constituaient plus particulièrement le Jus
civitatis. Après la guerre italique, les habitants de l'Italie de-
vinrent citoyens romains. Hors de l'Italie, les colons obtinrent,
sous Auguste, la faculté d'envoyer leurs suffrages écrits pour les
élections de Rome. Ils pouvaient parvenir aux honneurs, et on
voit, dans le texte même de notre table de bronze, que Lugdu-
num avait fourni au sénat plusieurs de ses membres.
    On voit de quelle importance était le droit de cité pour les
colonies comme pour les municipes ; il conduisait à tout.
    Le Jus Italicum n'aurait dû, selon sa dénomination même,
 être appliqué qu'à l'Italie ; on a vu cependant que plusieurs cités
delà Gaule jouissaient des prérogatives qui avaient été accordées
 aux Italiens. Ce n'était pas un droit personnel, c'est-à-dire con-
 féré à des individus, il était concédé au corps de la cité. Voici
 quels privilèges il donnait aux colons de Lugdunum : il leur ga-
 rantissait le domaine quiritaire des immeubles, et, par consé-
 quent, la capacité de la mancipation, de l'usucapion et de la vin-
 dication, l'exemption de l'impôt direct ( capitatio), et enfin une
 organisation civile indépendante, c'est-à-dire des duumvirs, des
 quinquennales, des édiles, et surtout la juridiction. Dotée du Jus
 Italicum, la colonie de Lugdunum avait de véritables magis-
  trats qui rendaient la justice et jugeaient en première instance ;
 les appels étaient portés au tribunal du lieutenant de l'empe-
 reur. Voyons quelle était la constitution civile de cette nou-
  velle cité.
   § IV. Lugdunum était une colonie romaine régie par le Jus
Italicum ; à titre de colonie, la cité nouvelle avait des institu-
tions calquées sur celles de Rome.
   Il faut placer au premier rang le sénat ou conseil des décu-
rions ( Decuriones, ordo Decurionum, et, plus tard, Curia ).
 L'administration des affaires de Lugdunum était confiée à des
fonctionnaires de deux ordres : les magistrats et les sénateurs ou
 décurions ; les magistrats étaient pris exclusivement dans l'or-