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DE LA SAONE. 297 Dans son rapport de 1845 (page 8), la Commission hydromé- trique a constaté qu'il y a en général six jours d'intervalle entre la chute de pluie dans la partie moyenne du Bassin de la Saône et le maximum de la crue observée à Lyon ; qu'il y en a sept et même huit, lorsque les pluies ont été bornées à la partie supé- rieur du Bassin. Ainsi, le 9 décembre 1845 , la Commission, informée de la quantité d'eau tombée le 7 à Montbelliard, annonça à la mairie de Lyon, que le maximum de la crue serait marqué du 12 au 13, et qu'elle atteindrait peut-être 5 m. 50 à l'échelle de la Feuillée. En effet, le 13, de bonne heure, elle s'éleva, à cette échelle, de 5 m. 28 c. Une prévision ainsi accomplie montre tout ce qu'on peut attendre de la science, qu'on ne saurait ja- mais trop honorer et encourager en lui fournissant tous les moyens d'opérer, qui lui permettent de remonter des faits à leurs causes et des causes à leurs lois. IL faut, au surplus , suivre, dans ses travaux mêmes , toutes les observations de la Commission hydrométrique de Lyon. Rien de plus digne d'intérêt que toutes ses constatations sur la quantité des eaux tombées par les pluies ; sur leur distribution dans la terre pour la végétation; sur la température; sur les v vents ; sur les neiges fondant d'abord dans les expositions les plus chaudes, et successivement, à partir des régions inférieu- res jusqu'aux régions les plus élevées ; fusion qui, si elle s'opé- rait rapidement, exposerait bientôt aux plus effroyables inon- dations, mais qui se combine toujours de manière à ce qu'elle ne puisse jamais produire que l'équivalent d'une pluie de 8 à 10 millimètres d'eau. L'admirable chose que la formation des montagnes et des vallées , toujours si merveilleusement disposées pour recevoir toutes les eaux, quelque soient les causes multiples qui les font tomber, et pour les distribuer par des affluents principaux ou secondaires qui les portent aux fleuves , lesquels, à leur tour, les portent bientôt dans le grand réservoir des mers ! L'admirable chose aussi de voir comment ces eaux, dilatées . ou condensées dans leurs réceptacles , ne s'échappent qu'après