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                     DES BORDS DE LA SAONE.                      197
     Dans ses Eclaircissements géographiques sur l'ancienne
  Gaule (p. 45) d'Anville estime que le lieu de Meys, village si-
  tué entre Feurs et Lyon, pourrait être le territoire où se trou-
 vait le Mediolanum des Insubres transalpins.
     « Si l'on objecte, dit-il, que le Mediolanum dont il est ques-
  tion , ne doit point.être attribué aux Insubres, étant dans le
  pays des Ségusiens, il faut que l'on prenne garde que le nom
  des Insubres n'existait plus du temps de César ; et il y a tout
 lieu de le présumer, puisqu'il n'en fait aucune mention dans
 ses Commentaires, encore qu'il parle dans un grand détail du
 pays des JEdui, de leurs villes , des Pagus ou peuples particu-
  liers qui en faisaient partie ou étaient sujets de ce grand peuple ;
 des Ambarri, des Boii, àesMandubii, des Aulerci-Brannovices,
  des Segusiani. Il est possible que les Insubres aient été ab-
 sorbés ou remplacés par ces derniers changements dont nous
 ignorons l'époque et les circonstances.
     « Le Mediolanum que la Table Théodosienne nous fournit,
 peut donc faire juger de la position ou situation des Insubres,
 un des plus anciens Pagus de la Gaule ; et cette position que je
 ne présente ici que comme une conjecture, devient très-vrai-
 semblable par le jour qu'elle répand sur le texte de Tite-Live.
 C'est par ce moyen qu'il est clair pourquoi les Gaulois, tirant
 un heureux présage du nom des Insubres qu'ils trouvent établi
 en Italie , donnent, à la nouvelle ville qu'ils refondent, le nom
 de Mediolanum. Rien de plus naturel de penser que c'est parce
 que les Insubres de la Gaule, un des Pagus des jEdui qui
 étaient de l'expédition, avaient aussi leur ville nommée Medio-
 lanum. Omen sequentes loci, condidere urbem : Mediolanum
 appellarunt. »
     VIII. S'il est vrai dédire avec le savant PELLOUTIER, que la lan-
gue d'un peuple soit le monument fondamental de toute histoire
ancienne vraie, un rapprochement entre le dialecte de Milan et
le patois de Lyon et des pays qui environnent Lyon, justifie avec
énergie que les Insubres , qui fondèrent Milan, sont sortis des
bords de la Saône. Il existe entre ces deux dialectes une analo-
gie si parfaite dans leurs dérivés de la langue celtique, qu'il serait