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198 LES INSUBRES difficile de ne pas y voir l'infaillible preuve d'une source gé- néalogique commune. Qu'il nous suffise, entre tant d'autres, de citer les seuls mots de Cava,ruba,oulla, coa, buz, capon, etc., qui sont des expressions du patois lyonnais, dont l'origine est toute celtique, et que l'on retrouve absolument les mêmes à Milan, avec une signification tout à fait semblable à celle qu'ils ont dans nos pays des bords de la Saône. M. GuillondeMontléon afait, à ce su- jet, dans les Archives du Rhône (t. vin, p. 277), des remarques du plus grand intérêt, qu'il résume en ces termes : « S'il était pos- sible de remonter le torrent des âges jusqu'à l'époque si recu- lée de l'expédition de Bellovèse, en traçant d'une main la généa- logie ascendante du dialecte lyonnais, et de l'autre main la généalogie ascendante du dialecte milanais, nous les verrions se rapprocher graduellement par un accroissement progressif de conformités, et finir par se confondre en une source commune, dans l'idiome particulier de cette nombreuse et puissante légion qui choisit pour son établissement l'Insubrie de l'Italie. • > Une dernière remarque en ce qui concerne Tite-Live. Cet historien, parmi les Gaulois qui se portèrent en Italie avec Bel- lovèse , ne cite que les Bituriges, les Arvernes, les Sénonais, les Eduens, les Ambarres, les Carnutes et les Aulerques. Bituriges, Arvemos, Senones, JEduos, AMBARROS, Carnutos, Aulercos. Ce sont là les seuls peuples qu'il désigne comme ayant fait par- tie de l'expédition. Il ne nomme point les Insubres. Ne serait-ce pas parce que Tite-Live, sous le nom des Mdui, croyait suffi- samment indiquer les Insubres, qui étaient de leur territoire et leurs alliés ; ou ne serait-ce point parce que les Insubres se trouvaient compris sous la dénomination à 'Ambarri? C'est ce que fait entrevoir Le DEIST DE BOTIDOUX, dans son Abrégé de l'Histoire des Gaulois , lorsqu'il dit : « L'armée de Bellovèse, suivant Tite-Live, était composée de Bituriges, d'Arvernes , de Sénonais, d'Eduens, d'Ambarres qui pourraient être les mêmes que les Insubriens, etc. » Caton, dans ses Origines, en parlant des Gaulois qui ont traversé les Alpes pour se porter en Italie, ne désigne nommément que les Boïens, les Sénonais et les IN- SUBRES , Penetravere trans Alpes Boii, Senones, INSUBRES et