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 140                BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
 et l'autre à Lyon. M. de Terrebasse attribue la première à Louis
 Videl, et la seconde à Pelletier, moins connu par ses ouvrages
 que par les vers de Boileau. Dans un Mémoire adressé à Bou-
 thillier, secrétaire d'Etat, Boissieu tâchait de faire valoir, avec
 une emphase pénétrée, l'énergie qu'il avait déployée en mainte-
 nant dans sa harangue quelques expressions qui déplaisaient au
 Saint-Siège ; les points débattus n'avaient pas l'importance qu'il
 semble y attacher, et il était facile de tourner la difficulté. Et,
 par exemple, était-il nécessaire et fort convenable d'en vouloir
 remontrer à un pape sur la sainteté de Charlemagne? Urbain VIII
 (Maffeo Barberini), qui aimait les lettres, qui les cultivait avec
 succès, et dont on a un volume de poésies latines et de poésies
italiennes, favorisa Boissieu de ses audiences particulières, et
lui donna plusieurs témoignages d'estime et de bienveillance.
    Boissieu fit connaissance à Rome avec deux illustres savants,
 Holstenius de Hambourg, qui fut chanoine de Saint-Pierre et
 sous - bibliothécaire du Vatican, puis le grec Léon Allatius.
M. Boissonade publia en 1817 un recueil de lettres d'Holste-
 nius ; on y trouve un passage où il se loue d'abord auprès de
Peiresc des lumières qu'il avait tirées de la conversation de
 Boissieu, mais se plaint ensuite du tort qu'il lui aurait fait en
ne lui restituant point, avant son départ de Rome, des lettres de
 Cémiste Pléthon, de Bessarion, et quelques opuscules platoni-
 ciens copiés en Angleterre par Holstenius lui-même, dans la
 bibliothèque du roi (1).
    Soit qu'il eût mal compris son interlocuteurs, soit que celui-ci
 lui en eût imposé, Holstenius raconte encore que Boissieu avait,
disait-il, publié en grec, avec une version et des notes, un Recueil
des choses admirables à voir, ouvrage d'un certain Satyrus dont
le nom même est resté inconnu (2). Boissieu était-il donc aussi
hâbleur en matière d'érudition qu'en matière de généalogie?
   Après quatre mois de séjour à Rome, Salvaing de Boissieu se
rendit à Venise, par ordre de Richelieu, pour y prendre con-

  (i) Lucœ Hoklwnii Epislole ad diversos ; pag. 480.
  (2) Ibid. pag. 5oo,