Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                   BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                     l4l
  naissance des difficultés qui existaient entre le Pape et la Ré-
  publique.
     En 1635, le roi lui accorda, à Saint-Germain-en-Laye , où
 Boissieu avait accompagné le maréchal de Créquy, un brevet
 de conseiller d'Etat, aux appointements de 1,500 livres par an.
 Nommé, en 1639 , premier président de la Chambre des Comp-
 tes de Grenoble, par résignation et en remplacement de son
 beau-père Guichard Deageant, il fut dispensé du paiement de
 la finance de cet office.
    Sur la fin de 1635, il avait perdu sa femme, qui n'était âgée que
 de vingt-cinq ans ; il l'inhuma dans leur chapelle de Vourey, lui
 éleva un monument où il y avait d'elle un buste en marbre de Vi-
 zille ; c'était le dernier ouvrage de l'excellent sculpteur Jacob
 Richer, dont il y avait des figures au château de Fontainebleau,
 et auquel on doit le mausolée du connétable de Lesdiguières ,
 aujourd'hui transporté de son château dans la ville de Gap.
    En 1640, Boissieu se remaria avec Elisabeth de Villers La
 Faye ; la mort de cette dernière femme , dont il n'eut pas d'en-
 fants, le détermina, en 1674, à se démettre de sa charge , qu'il
 avait exercée avec réputation l'espace de trente-quatre ans. Le
 10 avril 1683 , il mourut dans son château de Vourey, comp-
tant le même nombre d'années que le siècle.
    Le président ne laissa qu'une fille du premier lit, mariée à
 Charles-Louis-Alphonse, baron de Sassenage. La vanité qu'il
tira de cette alliance avec une des plus grandes maisons du
 Dauphiné ne le consola pas de la perte qu'il avait faite d'un fils
héritier de son nom, mort en bas âge. Salvaing de Boissieu était,
en effet, très-entiché de sa naissance, et usa de toute espèce de
moyen pour donner à ses aïeux une illustration dont il n'avait
jamais été question avant lui. Les contemporains, retenus par
l'éclat de son mérite et de sa position, passèrent sur cette fai-
blesse ; mais plus tard, il se trouva des gens pour en rire, et
M. de Terrebasse a tiré des Mss. de la Bibliothèque de Lyon un
petit Mémoire, où la plume modante de Philibert Lebrun s'est
exercée sur le ridicule entêtement de Boissieu pour l'antiquité
et la grandeur de sa famille.