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                     DE SAINT-MAURICE DE VIENNE.                              129
métropolitaine de St- Maurice de Vienne, j'ai eu l'honneur de
vous adresser, le 17 mai passé, un rapport officieux divisé en
chapitres de mutilations, anachronismes, innovations (1). Cette


      ( i ) Voici le résumé de ce rapport :
      MUTILATIONS. — Un entrepreneur, en faisant exécuter les travaux prévus
  par un devis, se trouve quelquefois privé par l'architecte de toutes prescrip-
  tions de mesures conservatrices pour les sculptures ; c'est ce qui est arrivé
  dans notre basilique. Lors de la reconstruction de la voûte de l'apside (XIII e
  siècle), pas un chapiteau de l'élégant triforium, que les guerres de religion et
 la révolution de 1789 avaient respecté, n'est resté intact. Je ne parlerai pas
  de toutes les écornures commises à l'intérieur et à l'extérieur de l'édifice,
 non plus que des cassures faites aux délicates sculptures de la façade par le
 peu de soin apporté à ses opérations par un dessinateur aux ordres de l'ar-
  chitecte ministériel. Il est nécessaire de réparer les désastres causés par les
 restaurations.
      ANACHRONISMES. •— Cinq travées de la nef majeure, appartenant au style
 flamboyant (a e moitié du XV e siècle), ont été couronnées par des balustrades
 à quatre lobes, empruntées au style ogival des XIII e et XIV e siècles. Sur
 cette partie de l'édifice, tous les mascarons des gargouilles et autres, habile-
 ment exécutés, du reste, ont été reproduits de ceux de l'apside, ou emprun-
 tés au style roman , et cela lorsque l'architecte avait à s'inspirer de motifs
 réels sur la façade et sur la tour de gauche. On doit restituer à l'édifice le
 caractère qui lui était propre.
     INNOVATIONS. — L'emplacement des grands et des petits cloîtres est encore
 facile à distinguer par les nombreuses inscriptions qui couvrent les murailles
 des anciennes galeries, et par les consoles qui ont supporté les chevrons de
la toiture. L'ensemble des cloîtres, ce magnifique accessoire de la basilique,
pouvait encore se recomposer par l'imagination à l'aide de ses ruines. La
bibliothèque du grand chapitre séparait les grands cloîtres des petits; ses
restes étaient encore apparents sur le flanc du collatéral, appartenant à la
deuxième moitié du XII e siècle, dont le brillant couronnement avait, sur ce
point, une physionomie différente du reste, La partie du mur sur lequel était
appuyé le bâtiment de la bibliothèque, était privée de toute fenêtre. L'ar-
chitecte ministériel en a fait pratiquer une qui n'existait, à l'intérieur de l'é-
glise, qu'à l'état de décoration murale, et il a fait disparaître les traces de
ce bâtiment intermédiaire. Les travaux prévus se composeront de l'établis-
sement de la symétrie sur l'arcaturc couronnant le collatctal, et que l'on se
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