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130            RESTAURATIONS DE L'ANCIENNE ÉGLlsK
 mesure dictée par mon désintéressement patriotique tendait à
 me nuire, à moi dont la jeune existence a été abreuvée de tant
  d'injustices et d'amertume ; je ne l'ignorais pas, mais mon carac-
 tère ne pouvait me permettre de ro'arrêter à cette préoccupation
 d'intérêt personnel, car, fidèle aux préceptes de Vitruve à l'archi-
 tecte : magno sit animo       sine avaritià     rogatus, non rogans
 snscipiat curam        je n'ai jamais transigé avec ma conscience.
     Vous m'avez, M. le Ministre, fait l'honneur auquel je ne m'at-
 tendais nullement, de m'accuser, le 1 er juin, réception de mon
 rapport et de m'en remercier, m'assurant que vous vous empres-
 seriez de le communiquer au Comité des arts et monuments lors
 de sa prochaine réunion.
     Le 24 juin, vous avez bien voulu m'annoncer que cette com-
munication avait eu lieu et que le Comité a reconnu que parmi
 les faits que je signalais, il en est certainement qui peuvent être
fondés, et que des restaurations malhabiles ont pu avoir été
 exécutées; mais que, depuis quelques années, les travaux ont été
confiés à un architecte des plus recommandables, M. Questel,
qui mérite toute la confiance de l'administration.
    Je vais, M. le Ministre, répondre catégoriquement à ce para-
graphe de votre lettre. Le Comité des arts et monuments est
dans l'impossibilité d'apprécier de loin les restaurations de la ba-
 silique de Si-Maurice, l'une des plus belles de France, restau-
rations qui présentaient à l'architecte les problèmes les plus com-
plexes, les plus difficiles à résoudre. Avant de faire procéder à
ces restaurations, le ministère devait, pour en constater l'impor-

 propose de continuer à l'orient, en faisant disparaître les belles ruines de la
 chapelle Notre-Dame, qui fermait d'un côté les petits cloîtres.
    Si les plus sévères lois des convenances, ainsi que les instructions du Co-
mité des arts et monuments étaient observées, tu» architecte saurait qu'il faut
 conserver et consolider les ruines mêmes attachées sur les flancs d'un monu-
 ment historique, comme témoignages de son glorieux passé. Restaurer n'est
pas mutiler, n'est pas altérer le (aractere d'un monument, n'est pas innover,
n'est pas faire du sien. Dieu préserve les autres cathédrales de France d'une
 semblable restauration ! On a voulu répéter sur notre magnifique cathédrale
l'experimentum m anima vili.