Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
128         RESTAURATIONS DE L'ANCIENNE ÉGLISE
pères avaient une religion, une législation, une architecture, ; et
nous, que revendiquerons-nous pour notre part? silence !...
   Une grande pensée a surgi du sein du gouvernement déchu,
pensée toute française, continuée par le gouvernement actuel :
celle de conserver à nos descendants les débris des civilisations
passées, les monuments. Mais le principe du mal étant toujours
en présence du principe du bien, cette pensée nationale est tom-
bée dans le domaine de l'intérêt privé. Les restaurations histo-
riques sont devenues le partage de la faveur et du népotisme.
On en a créé des sinécures propres à faire riche un petit nom-
bre d'artistes privilégiés, à l'exclusion des artistes de province
dont la plupart ont étudié consciencieusement des monuments
sans cesse présents à leur vue, et qu'ils ont la douleur de voir,
au nom de l'état, dénaturés par des architectes prétendus res-
taurateurs.
   L'Anglais, ce peuple raillé, méconnu par nous, mais si fort
par son caractère national, nous offre uu exemple bien utile à
suivre, celui de ne faire aucune exclusion du mérite, de le recher-
cher et de l'encourager partout où il se manifeste.
   Je dois terminer ici, M. le Rédacteur, mes réflexions prélimi-
naires et aborder la question des restaurations de notre belle
église de St-Maurice. Dans un rapport officieux, que, inspiré par
mon désintéressement d'artiste patriote, j'ai adressé à M. le
Ministre de l'instruction publique et des cultes, j'ai constaté de
graves atteintes portées par les restaurations actuelles au carac-
tère de notre basilique, d'après les ordres de l'architecte du gou-
vernement. M. le Ministre a bien voulu m'honorer de deux lettres,
et la réponse que je vous prie de publier, suppléera en quelque
sorte au compte rendu que je me proposais de vous adresser.
  Agréez, M. le Rédacteur, etc.
                                           VICTOR TESTE.

A. Monsieur le Ministre de VInstruction publique et des Cultes.

  Indigné de voir les actes de vandalisme qui, sous le nom de
restaurations, se commettent dans l'ancienne église cathédrale