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                     LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.                  459

lui recommanda cette fois de réussir. Tout le monde connaît
les détails et l'issue de celte expédition téméraire, dont le
succès dépendit des impostures du maréchal Maison, cet autre
obligé de Charles X, mais qui du moins ne lui appartenait
 que par les liens de la reconnaissance !
   Les trois commissaires qui avaient négocié et obtenu l'é-
loignement du roi, reçurent la mission d'accompagner ce
prince et sa famille jusqu'à Cherbourg, lieu fixé pour leur
embarquement. La lenteur fortuite ou calculée de ce doulou-
reux voyage ne larda pas à exciter l'impatience du nouveau
pouvoir. Une colonne mobile, organisée sous ses ordres di-
rects par le général Hulot (1), fut déployée pour accélérer
leur retraite. Mais la dignité du vieux roi sortit triomphante
de celle dernière épreuve. Les démonstrations populaires
qui avaient fait chanceler le courage de Charles X, lorsqu'il
s'agissait encore de la conservation de son trône, furent im-
puissantes sur l'âme de Charles X détrôné, proscrit et presque
captif. L'homme se montra supérieur au monarque.
   Le capitaine de vaisseau Dumonl-Durville, chargé de con-
duire la famille royale hors de France, avait reçu du gou-
vernement les instructions les plus sévères. Ces inslruclions
allaient jusqu'à lui enjoindre de canonner le vaisseau le
Greal-Britain, que montait Charles X, dans le cas où il obli-
gerait le capitaine à dévier de la direclion qui lui était pres-
crite. Cet officier-général, à qui la fortune gardait quelques
années plus lard un trépas si cruel, crut faire acte d'indé-
pendance en affectant envers son ancien maîlre, pendant la
traversée, une sécheresse hors de propos. En se séparant de
lui, Charles X, dont les dernières illusions s'étaient enfin dis-
sipées, lui déclara qu'il ne doutait pas que les événements de


  (1) Louis-Philippe et la Contre-Révolution , t. II, p. 328i