page suivante »
182 DE L'USAGE DES EAUX THERMALES
Quod tua, romanse vindex clarissime linguœ,
Sylva loco melius surgere jussa viret,
Atque Academiœ celebratam nomine villam
Nunc réparât eultu sub potiore Vêtus ;
Hic etiam apparent lymphse non ante repeitae,
Languida quae infuso lumina rore levant.
Nimirum locus ipse sut Ciceronis honori
Hoc dédit, hac fontes quum patefecit ope,
Ut, quoniam totum legitur sine fine per orbem,
Sint plures, oculis quœ medeantur aquse.
Je ne me suis point proposé de faire un tableau complet des
sources minérales ou thermales de l'Italie ancienne, je veux seu-
lement en mentionner encore quelques-unes qui ont été moins
souvent indiquées parles auteurs les plus connus, et qui cepen-
dant nous rappellent des souvenirs intéressants. Commençons
par la ville de Gumes ; ses bains naturels l'ont rendue bien moins
célèbre que sa Sibylle, chantée par le prince des poètes latins.
Ils reçurent toutefois un consul dont le nom n'est pas sans éclat
dans l'histoire, mais en faveur duquel leurs eaux furent impuis-
santes, et qui n'y arriva que pour mourir. Cn. Cornélius
consul, dit Tite-Live, ex monte Albano rediens concidit : et
parte membrorum captus, ad Aguas Cumanas projectus, ingra-
vescente morbo Curnis decessit. L'antique ville étrusque de
Cœre, aujourd'hui Cervetri avait aussi des thermes réputés fort
salutaires. Jadis célèbre et brillante, elle était déchue et presque
ruinée au temps de Strabon, uniquement visitée, dit-il, par les
malades qui venaient y chercher la santé. En Étrurie aussi, un
taureau, disait-on, avait fait découvrir des sources chaudes
excellentes, qui furent appelées pour cela Aquœ Tauri, et qui
figurent sous ce nom sur la carte de Peutinger. Pline les in-
dique en quelque sorte, quand il appelle les habitants de ce lieu
Aquenses Taurini. Le poète voyageur Rutilius leur a consacré
quelques vers, et a vanté la pureté de leur goût. Je ne citerai
que ces quatre, où il rappelle l'histoire du taureau.