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248 DISSERTATION SUU L'ORIGINE
milifs, une race de géants ennemie de la Divinité qui fut dé-
truite par le feu. En outre , les contes des orientaux , les
récits des peuples de l'Afrique , les poèmes informes des
sauvages de l'Amérique , même les croyances superstitieuses
du moyen âge de noire Europe nous parlent fréquemment
d'un peuple de géants , d'une race d'une taille colossale,
objet de la terreur el de la haine du genre humain. Sur la
surface du globe, nous voyons semés ça el là des monuments,
des dénominations qui rappellent celle croyance antique aux
géanls : des châteaux de géants, des montagnes de géants,
des rochers de géants, des champs et chaussées de géants.
Même celte erovance a pénétré jusqu'aux îles de l'Océan-
Pacifique, el les statues colossales de l'île de Pâques en
sont un monument remarquable.
Ainsi cette tradition a été générale chez les peuples an-
ciens. Cependant les découvertes de la science moderne en
ont démontré la fausseté, el on reconnaît aujourd'hui avec
raison que cette opinion si répandue dans l'antiquité et même
dans des temps moins reculés est de loute invraisemblance el
doit être reléguée dans le vaste domaine des fables el des
mensonges.
Nous devons avouer pourtant qu'il y a pu exister quel-
ques hommes d'une taille supérieure à la taille ordinaire ac-
cordée au genre humain. Mais ces géants, s'il faut les ap-
peler ainsi, n'étaient et ne pouvaient être que des hommes
isolés, des anomalies qui, se présentant de siècle en siècle ,
ne peuvent contredire la règle générale. Il faut d'ailleurs se
défier des historiens grecs el romains, quand ils parlent de
certains peuples et de certains rois de ces peuples. Plus élo-
quents que critiques habiles, enclins au merveilleux, ils ad-
mettaient trop facilement les traditions mensongères des
nations et les fables populaires.Nous voyons même, dans nos
derniers siècles, un exemple de celte exagération à laquelle