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352         BULLETIN MONUMENTAL ET LITURGIQUE

est l'œuvre de M. Desjardins. Ce qui manque en général à
cet architecte, ce n'est point la science de la main, il dessine
à merveille, c'est la verve, c'est l'inspiration. Epris avec
raison du type romano-byzantin, il le reproduit avec une
louable persévérance dans ses églises, mais il a le tort de ne
pas le faire conforme à l'histoire. Ainsi, toutes ses apsides
sont constamment de niveau avec l'intrados de ses nefs ma-
jeures , ce qui est un anachronisme grave. Cette faute, je la
retrouve à Vaise comme à Pierre-Bénite. M. Desjardins
ignore-t-il que dans l'école romano-byzantine, aussi bien
que dans la basilique latine, Yaugusteum, le lieu très-saint
le Naos, proprement dit, ne doit représenter que la tri-
bune où siégeait le juge dans la basilique prétorienne , où se
posa l'évéque dans la basilique constantinienne ; qu'il ne fut
 qu'un simple renflement demi-circulaire , en forme de
grande niche, couvert par une voûte en demi-calotte, nom-
 mée par les monumentalistes italiens, concavo et par les
monumentalisles fançais, cul-de-four ? La charpente visible
 de Saint-Pierre de Vaise n'est qu'un papillotage, indigne de
l'époque austère qu'elle devait rappeler : tout y sent la ma-
 nière, rien n'y indique le style du temps. C'est une excellente
 idée que d'avoir ressuscité les charpentes apparentes du
 temple constantinien ; mais il eût fallu l'appliquer rigoureu-
 sement. M. Desjardins n'a ni assez vu , ni assez comparé :
 qu'il aille donc visiter les basiliques romaines et les temples
 de Ravenne, pour trouver dans l'étude ce que ne lui donne
 pas l'inspiration. La façade de l'église de Vaise n'est pas
 achevée. Que l'architecte de cet édifice reçoive ici nos sincè-
 res félicitations sur l'emploi qu'il a fait des ferrures visibles.
 C'était un art admirable que celui de la penture pour les por-
 tes. Que de belles choses a produites l'art aujourd'hui ravalé
 du serrurier, même dans le dernier siècle, en fait de grilles,
 de bras d'enseigne , de marteaux, de girouettes, d'épis, de