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          MONSIEUR LE R ÉDACTEIIR,




   Vous avez eu la bienveillance de vous occuper de moi dans votre Revue,
en reproduisant le compte-rendu que la Revue Nationale a donné de mon
ouvrage : LES HARMONIES DE L'ÊTRE. Je vous en remercie. Mais tout en ren-
dant compte de mon livre, M. Ott laisse percer des inculpations, dont quel-
ques-unes doivent paraître graves à un prêtre catholique ; j'espère donc que
vous compléterez le témoignage d'intérêt que vous donnez à votre compa-
triote, en insérant les réflexions suivantes.
   Je dois avant tout remercier M. Ott d'avoir pris la peine de lire sérieu-
sement un livre de philosophie, pour eu rendre compte ; en cela il a fait
ce que ne font pas la plupart des journalistes qui, après de belles pro-
messes, disent quelques mots sans lire, ou oublient entièrement leur parole,
parce que leur mémoire est au fond de leur bourse. Qu'il me permette
maintenant de faire quelques observations.
   « La recherche de l'absolu : on pourrait ainsi formuler le but que quel-
ques écoles modernes ont posé à la philosophie... pénétrer l'absolu... c'est
demander le partage de l'intelligence divine elle-même... il est absurde
d'espérer y atteindre. » Tel est le premier raisonnement de M. Ott.
   11 est clair que prétendre avoir une connaissance complète de l'absolu,
c'est une folie ; mais s'efforcer de lever un coin du grand voile, chercher
à loucher l'absolu en quelque sens, n'est-ce pas l'entreprise et l'espérance,
non de quelques écoles modernes, mais de tous les philosophes: de Platon,
d'Origeue, de St-Augustin, de Malebranche, etc. ? N'est-ce pas le but sublime
de noire intelligence, et dans cette vie et dans l'autre ? N'est-ce pas là 1;\
possession de Dieu promise à l'âme qui le cherche ?