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458               LOUIS-PHILIPPE l/ORLÉANS.

 santé et dévouée. Les camps de Sainl-Omer et de Lunéville
 s'ébranlaient pour le rejoindre, et ce prince paraissait résolu
 à attendre de pied ferme l'issue des dernières négociations.
 Le duc d'Orléans songea à prévenir une lutte qui pouvait lui
 devenir funeste , en envoyant au roi quatre commissaires
chargés de déterminer son départ. C'étaient MM. le maré-
chal Maison, Barrot, de Schonen et Jacqueminot, auxquels
M. Sébasliani fit adjoindre le duc de Coigny. En prenant
congé de Louis-Philippe, M. de Schonen lui demanda quelle
conduite les commissaires auraient à tenir si on leur remet-
lait le duc de Bordeaux. « Le duc de Bordeaux, s'écria vi-
vement le prince, mais c'est voire roi ! » La duchesse
d'Orléans, présente à cet entrelien, se montra profondé-
ment émue, et s'élança dans les bras de son époux en s'é-
criant : « Ah ! vous êtes le plus honnéle homme du royau-
me ! »
    M. de Coigny fut seul admis auprès du roi, qui lui déclara
qu'il ne quilterait Rambouillet que lorsqu'on se serait con-
formé à ses dernières dispositions. Les commissaires rappor-
tèrent dans la nuit du 3 au 4 août cette réponse au duc
d'Orléans. Ils lui dirent que l'éloignement de CharlesX était
indispensable au rétablissement de la paix, et qu'on ne pour-
rail l'opérer qu'en effrayant ce prince par une manifestation
décisive. Louis-Philippe accueillit celte communication avec
des sentiments tout autres que ceux qu'il avait témoignés la
veille, et parut donner les mains à tout ce qu'on voulut
entreprendre. Un de ses aides-de-camp arma l'Ecole poly-
technique de pistolets déposés au Palais-Royal, et La Fa-
yette fit rassembler cinq cents hommes par légion de garde
nationale, pour marcher immédiatement sur Rambouillet.
Les commissaires eurent ordre de précéder la colonne ex-
péditionnaire, el le duc d'Orléans qui, le jour d'avant, avait
exhorté M. Barrot a user d'égards envers la famille royale,