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LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS. 457 dates. M. Dupin fut d'avis que Louis-Philippe devait se borner à accuser au roi la réception de sa dépêche; cet avis fut adopté. L'inspiration malheureuse qui avait porté Charles X à sanc- tionner ainsi l'œuvre de la révolution, l'entraîna presque im- médiatement à une mesure plus impolitique encore, et que rien ne motitivait. Ce fut son abdication. Il exhorta également le Dauphin à renoncer à ses droits au trône en faveur du duc de Bordeaux. Ce prince, qui ne partageait ni l'abattement de son père ni sa foi généreuse dans la sincérité du duc d'Or- léans , ne se décida qu'avec peine à cet acte de déférence. Cette double résolution fut consignée dans une lettre adressée le 2 août au duc d'Orléans, que le roi chargeait de faire procla- mer l'avènement du jeune prince sous le nom de Henri V. Le général Lalour-Foissa'c, porteur de cette dépêche, ne put être admis auprès de Louis-Philippe. Il obtint uue au- dience de la princesse Marie-Amélie, qui lut avec attendris- sement une lettre que lui écrivait le jeune duc de Bordeaux ; puis, sans s'expliquer autrement sur les projets du prince, elle se borna à dire que son mari était un honnête homme, et que la famille royale pouvait compter sur lui. Le duc d'Orléans fit déposer l'acte d'abdication de Charles X à la Chambre des pairs, et consulta son conseil privé sur la r é - ponse qu'il devait y faire. On lui représenta qu'il importait que celle réponse fût conçue dans le sens d'une rupture a b - solue avec la cause de la branche aînée, et M. Dupin se chargea de la rédiger en ces termes. Mais, au moment de placer la dépêche sous son enveloppe, Louis-Philippe passa dans l'appartement voisin, sous prétexte de consulter la d u - chesse d'Orléans ; il profita de celle disparition pour substi- tuer une lettre fidèle et respectueuse à la rude et sèche mis- sive de son conseiller. Charles X était entouré à Rambouillet d'une armée impo-