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440                LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.

 Chambre des députés avait répondu par la fameuse Adresse
 des 221, regrellable écho de préventions irréfléchies. La
 Chambre était dissoute, et le destin de la France, remis tant
 de fois en question depuis quarante ans, allait sortir de l'urne
 électorale, où étaient descendues toutes les passions, toutes
 les rancunes politiques de quinze ans de Restauration. Le
 duc d'Orléans épiait ces mouvements avec intérêt et solli-
 citude.
    Quelques circonstances récemment survenues, sans absoudre
 ce prince de ses menées plus ou moins directes contre le gouver-
nement de Charles X, tendaient à atténuer les torts de son op-
position. Ces circonstances, généralement ignorées, l'impar-
 tiale histoire doit les exposer avec intégrité. On sait quels senti-
 ments d'invincible répulsion les vieux débris de l'émigration
n'avaient cessé de nourrir contre le fils de Philippe-Égalité.
Cette hostilité s'était déclarée plus vive encore, depuis que la
mort du duc de Berri semblait avoir fortifié les chances de
son avènement.Certains esprits ardentsavaientprérnaturément
agité à son égard la question d'indignité, dans le cas où l'ordre
de la naissance viendrait a l'appeler au trône. Des politiques
appartenant à la même nuance d'opinion, avaient, en prévi-
sion du même événement, imaginé une combinaison propre
à ruiner ses légitimes espérances. Elle consistait à regarder
comme nulles les renonciations faites en 1712 par les Bour-
bons d'Espagne à la couronne de France, et à décerner cette
couronne à l'un des nombreux descendants du duc d'Anjou.
Il avait même été sérieusement question, dans ce but éven-
tuel, de faire venir en France, pour y achever son éduca-
tion, le jeune prince hérédilaire de Lucques, et d'écarter
ainsi d'avance, par cette espèce de naturalisation, toute objec-
tion d'exlranéitê. Ces intrigues empruntaient une grande
importance à la fragilité de l'obstacle qui séparait du trône
de France la branche cadette des Bourbons. En se ménageant