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                  LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.                  441

 pour les combattre l'appui naturel de l'opposition, le duc
 d'Orléans remplissait donc un devoir rigoureux, soit envers
 lui-même, soil à l'égard de ses enfants, dont il ne pouvait
livrer les droits aux caprices d'une répugnance anti-française.
Mais telle était la position de ce prince qu'il ne pouvait rien
entreprendre en vue de fintérêt que je viens de signaler,
 sans que sa conduite ne prit les couleurs odieuses de l'ingrati-
 tude ou de la trahison, et qu'il ne parût avoir préparé contre
son bienfaiteur et son roi les efforls destinés à la défense de
ses propres prérogatives. La Révolution de 1830 dénoua cette
 complication, el fit perdre à l'opposition de Louis-Philippe ce
caractère de légitime résistance qui seul pouvait la justifier
 aux yeux de l'Histoire.
    A la veille du mouvement populaire qui devait le porter
 sur le trône, le parti de ce prince, faible dans les Chambres
législatives, à peu-près nul dans les provinces, était peu nom-
breux à Paris. Bien que représentant naturel des intérêts et
des idées de 1789, Louis-Philippe tenait de trop près à la
royauté pour offrir aux révolutionnaires purs des garanties suf-
fisantes. Il était, selon son propre langage, « trop Bourbon
pour les uns, et pas assez pour les autres. » Malgré son invinci-
ble antipathie pour la famille régnante, La Fayette avait
toujours refusé d'enlrer en rapport direct avec lui. L'opposi-
tion parlementaire, de son côté, ne s'était poinl encore ac-
coutumée sérieusement à l'idée d'un changement de dynaslie.
Enfin, la politique double et méticuleuse qu'avait adoptée ce
prince, était un obstacle naturel au recrutement de son parti.
On l'avait vu répudier avec chaleur, en 1827, les excitations
intempestives d'un écrivain libéral, M. Cauchois-Lemaire, qui,
par une lettre rendue publique, le pressait indirectement d'as-
pirer au trône. Un des hommes qui ont le plus profité de son
élévation, M. de Rambuteau, depuis préfet de la Seine, disait
ênergiquement de lui « qu'il n'était propre qu'à donner la main