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438                   L00IS-PHIL1PPE D'ORLÉANS.

 amis qui l'aideront de leurs conseils et de leurs services. » (1)
Ces derniers mots exprimaient, à mon avis, la pensée intime
de Charles X qui, sans accorder, comme on l'a déjà généra-
lement supposé, une confiance absolue à son cousin, dont il
connaissait les menées, espérait enchaîner sa ifidélité h force
de bienfaits.
   Une circonstance intéressante pour le duc d'Orléans et pour
sa famille porta ce prince à se rapprocher plus étroitement
de Charles X, dans les premiers mois de 1830. Ferdinand VII,
roi d'Espagne, pressé par les obsessions de sa jeune épouse,
abolit la loi salique établie dans ce royaume en 1713, lors
de l'avènement de Philippe V. En sa qualité de représentant
de la cinquième branche de la maison de Bourbon, le duc
d'Orléans se prononça hautement contre cette abrogation, et
multiplia ses instances auprès de Charles X et de M. de Poli-
gnac,alors ministre des affaires étrangères, pour obtenir leur
concours. Il n'eut pas de peine à juslifierde son intérêt dans
cette question. En cas de prédôcès du duc de Bordeaux sans
enfants, la couronne de France, selon la constitution de
Philippe V, devait revenir à son fils aîné. En supposant son
abolition, au contraire, la renonciation consentie par Phi-
lippe V au trône de France pour lui et ses héritiers mâles,
devenait caduque, et ceux-ci se trouvaient en droit de récla-
mer, par préférence à ses propres fils, l'héritage de LouisXIV,
en vertu de la loi salique française. Le duc d'Orléans déve-
loppa ces considérations dans un mémoire que M. de Poli-
gnac soumit le 7 avril au conseil du roi. La question fut lon-
guement débattue. Le conseil estima que les deux couronnes
ne pouvant être réunies sur la même tête, il n'y avait pas lieu
à protester au nom de la branche régnante : décision évi-
demment influencée par le besoin qu'avait la France des se-

   ; i ; Eludes Historiques, etc., par le prince do Polignac, p. 427.