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                    LODIS-PHIUPPE D'ORLÉANS.                       435

maison le litre d'Altesse Royale, et voulut que le chef de la
branche cadette reçût désormais les hommages des différents
corps de l'État concurremment avec les membres de la famille
royale. Restait la question de l'apanage. Charles X comprenait
très bien que la dignité du premier prince du sang s'accommo-
dait mal d'une possession imparfaite, et ne craignit point
d'augmenter l'indépendance du duc d'Orléans en procurant
une forme plus stable à l'acte qui la constituait. Il fit insérer,
à cet effet, dans le projet de loi sur la liste civile, un article
qui portait que les biens apanagers de Monsieur, frère de
Louis XIV, restitués en 1814 à la branche d'Orléans, conti-
nueraient à être possédés au même titre, par le chef actuel de
cette branche, jusqu'à extinction de sa descendance mâle.
L'objet de celte intercalation était de soustraire la clause ad-
ditionnelle aux atteintes du côté droit de la Chambre des dé-
putés, lequel, peu favorable en général à la maison d'Orléans,
n'eût pas manqué de repousser, isolée, une disposition qui
tendait à consolider son indépendance politique. Cette pré-
caution n'empêcha pas qu'elle ne fût en butte à de vives at-
 taques. MM. Bazire, Bourdeau, Dudon et de Labourdonnaye
 s'élevèrent avec force contre cette abrogation brusque et
 intempestive de la loi de 1791, et demandèrent l'ajourne-
 ment. Cependant, malgré l'adhésion hautement exprimée du
 côté gauche, l'article proposé réunit une forte majorité, que
 les instances personnelles de Charles X contribuèrent puis-
 samment à déterminer. On dit avec esprit à cette occasion
 que le ministère avait fait la contrebande dans les carro3ses
 du roi. Il en coûte d'accorder une foi entière au récit d'un
 écrivain doctrinaire qui fait dater de cette éclatante conces-
 sion les développements extérieurs que prit l'opposition jus-
 que-là timide et concentrée du duc d'Orléans (1). Ajoutons


  (4) Capefigue, Histoire de la Restauration; 3 e série, p. 379.