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396 LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS. L'insuccès de sa démarche n'avait point affaibli d'ailleurs sa prédilection pour le peuple anglais, et sembla avoir exalté en- core sa haine pour la France impériale. « Il paraît, mandait-il de Cagliari, le 20 mai 1809 , que Soult se trouve dans une situation fâcheuse, et qu'il est pressé par La Romana et le gé- néral Craddock. T espère qu'ils vont être écrasés en Espagne... Il y a en Espagne, à Naples, en Dalmatie , des armées fran- çaises qui vont se trouver, je l'espère du moins, dans des po- sitions désastreuses. » Cet échec n'avait pas amorti non plus son immense besoin d'action et de renommée. « Perché sur le rocher de Cagliari, écrivait-il à la même époque , igno- rant si on désire que je fasse quelque chose, ignorant encore plus ce qu'on voudrait que je fisse , je suis ici comme Tantale et affamé comme lui, quoique ce soit d'autre chose. » Ces sentiments parvinrent à surmonter les méfiances de la cour de Naples, et le mariage de Louis-Philippe avec la princesse Marie-Amélie fut célébré le 25 novembre 1809 dans la vieille chapelle normande du Palazzo-Reale, en présence de sa sÅ“ur et de sa respectable mère, qu'il était allô chercher lui-même à Mahon. «La vieille duchesse est une femme charmante, écrivait l'ambassadeur anglais CoUingwood, et elle semble avoir oublié tous ses malheurs en voyant le choix qu'a fait son fils. » C'étaient les premières satisfactions qu'eût goûtées depuis bien des années celte vertueuse princesse , destinée à survivre à deux de ses fils sans avoir pu les em- brasser ! Les douceurs de l'hymènée ne firent pas longtemps né- gliger au duc d'Orléans les intérêts de son ambition. L'in- fatigable Dumouriez entra en rapport direct avec sir Arthur Wellesley , depuis lord Wellington , à qui ses premiers suc- cès militaires avaient fait attribuer la haute direction des opérations dans la Péninsule , et lui parla du duc d'Orléans comme du seul homme « qui pût donner un sens politique Ã