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392 LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS. Buonaparle et ses satellites, et LL.MM. ont daigné me l'ac- corder . Je sens que j'aurais dû préalablement en solliciter l'agrément de Y. M. , mais j'ai pensé qu'il ne pouvait être douteux. Je me suis flatté que mon zèle serait mon excuse , et que vous sentiriez, sire', que je n'aurais pas pu l'attendre sans laisser échapper une de ces occasions uniques qu'en gé- néral on cherche inutilement à faire renaître , quand on a eu le malheur de les manquer. Je suis comblé des bontés de LL. MM. siciliennes, et les expressions me manquent pour exprimer la reconnaissance dont elles me pénètrent. On a cherché à m'entraver et à pa- ralyser mon zèle en s'efforçant d'insinuer des soupçons inju- rieux à mon caractère dans l'esprit de LL. MM. La reine a daigné m'en instruire avec la franchise la plus noble, et il ne m'a pas été difficile d'en effacer jusqu'à la moindre trace , car la grande âme de S. M. sait triompher de ses préventions, quand elle s'aperçoit qu'elles sont sans fondement... Sire, puissé-je avoir bientôt le bonheur de combattre vos enne- mis ! Puissé-je avoir le bonheur plus grand encore de parti- ciper à les faire rentrer sous le gouvernement paternel, sous la protection tulélaire de V. M. !... Nous ne pouvons pas pénétrer les décrets de la Providence et connaître le sort qui nous attend en Espagne ; mais je ne vois qu'une alternative, ou l'Espagne succombera, ou son triomphe entraînera la chute de Buonaparle. Je ne serai qu'un militaire espagnol tant que les circonstances ne seront pas de nature à déployer avec avantage l'étendard de V. M. ; mais nous ne manque- rons pas l'occasion , et si, avant que j'aie pu recevoir ses or- dres et ses instructions, nous pouvions déterminer l'armée de Murât ou celle de Junot à tourner leurs armes contre l'usur- pateur , si nous pouvions franchir les Pyrénées et pénétrer en France, ce ne sera jemais qu'au nom de V. M. proclamée à la face de l'univers, et de manière à ce que, quelque soit