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LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS. 393 notre sort, on puisse toujours graver sur nos tombes : lit ont péri pour leur roi, et pour délivrer VEurope de toutes les usurpations dont elle est souillée. » A cette dépêche était jointe la copie d'une lettre que le duc d'Orléans avait écrite le 6 juillet o la reine Caroline de Naples. Le morceau suivant, qui en fait partie, contient une profession de senlimenls politiques à laquelle la conduile postérieure de l'auguste correspondant donne un intérêt tout- à —fail historique : « Je suis lié, Madame, au roi de France mon aîné et mon maître , par tous les serments qui peuvent lier un homme , par tous les devoirs qui peuvent lier un prince. Je ne le suis pas moins par le sentiment de ce que je me dois à moi-même, que par ma manière d'envisager "ma position , mes intérêts, et par le genre d'ambition dont je suis animé. Je ne ferai point ici de vaines protestations ; mon objet est pur, mes expressions seront simples. Jamais je ne porterai de couronne tant que le droit de ma naissance et Tordre de succession ne m'y appelleront pas; jamais je ne me souille- rai en m'appropriant ce qui appartient légitimement à un au- tre prince. Je me croirais avili, dégradé , en m'abaissant à devenir le successeur de Buonaparte, en me plaçant dans une situation que je méprise , que je ne pourrais atteindre que par le parjure le plus scandaleux, et où je ne pourrais espérer de me maintenir quelque temps que par la scéléra- tesse et la perfidie dont il nous a donné tant d'exemples. Mon ambition est d'un autre genre. J'aspire à l'honneur de parti- ciper au renversement de son empire , à celui d'être un des instruments dont la Providence se servira pour en délivrer l'espèce humaine , pour rétablir sur le trône de nos ancêtres le roi mon aîné et mon maître, el pour replacer sur leurs trônes tous les souverains qu'il en a dépossédés... J'aspire peut-être plus encore à l'honneur de montrer au monde que