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378 LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS. dernière ville, l'hospitalité qu'il y avait reçue. Informé qu'une digne femme, appelée madame Homberg, qui en avait pris soin à Tronhyem, vivait encore, il lui fit remettre, en 1839, une pendule à musique, comme un souvenir de sa recon- naissance. L'auguste exilé continua ses pérégrinations avec une cons- tance qui ne tenait compte ni de l'âpreté du climat, ni de la sévérité des habitudes locales. Il vit le redoutable Mal- stroem du golfe de Sallens-Fiord, franchit les montagnes et les précipices de l'Islande, et atteignit le 24 août 1795 le point le plus septentrional de l'ancien globe. Après avoir parcouru la Laponie suédoise, il redescendit à Tornéa, à l'extrémité du golfe de Bothnie, visita Abo, la ville la plus ancienne et la plus renommée de la Finlande, observa avec intérêt le théâtre de la dernière guerre entre les Russes et les Suédois, sous Gustave III, et s'avança jusqu'aux bords du fleuve Kymène, qui sépare la Suède de la Russie. La pru- dence ne lui permit point de franchir celle limite imposante. Il revint par les îles d'Atland à Stockholm, où son incognito fut trahi pour la première fois depuis son départ de Ham- bourg. Il assistait à un grand bal donné par la cour à l'oc- casion de la naissance de Gustave IV, lorsqu'un maître des cérémonies vint le chercher dans la tribune élevée où il s'é- tait placé, pour le conduire dans l'enceinte occupée par la cour. Louis-Philippe avait été reconnu par l'envoyé français. Il descendit sans hésiter et fut traité avec beaucoup d'égards par le roi et par le duc de Sudermanie, alors régent du Royaume. Le duc d'Orléans profita de leurs bonnes dis- positions pour visiter avec soin Stockholm. Il alla ensuite parcourir la Dalécarlie et ses mines de cuivre, et saluer en passant le rocher historique de Mora du pied duquel, à la voix de Gustave-Wasa, les Dalécarliens s'étaient élancés, en 1523, contre l'impitoyable Christian. Enfin, il alla voir le bel