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L0U1S-PHIUPPK D'ORLÉANS. 377 cien aide-de-camp, qui l'avait rejoint à Hambourg. Moins préoccupé de la crainte d'être reconnu, il visita avec intérêt, à Elseneur, le château de Kranenbourg et les jardins d'Hamlet et passa le Sund pour se rendre en Suède, où sa qualité de Français le fit accueillir avec la plus cordiale hospitalité. 11 vit Helsinbourg, Gothenbourg, remonta au lac Wener, ad- mira les magnifiques chûtes d'eau de Gœla-Elf et les vastes travaux commencés à Trollhœten pour réunir le golfe de Bothnie avec la mer du Nord. Il se rendit ensuite en Norvège et séjourna quelque temps à Friderickslad et à Christiania. Le pasteur Monod, depuis président du Consistoire protes- tant à Paris, habitait alors Christiania. Louis-Philippe le voyait souvent, mais toujours sous le voile du plus strict incognito. La conversation étant tombée un jour sur les évé- nements récents de la France, M. Monod entreprit avec quelque chaleur la justification du feu duc d'Orléans : « Je l'entends sans cesse, dit-il, accuser de tous les vices, de tous les crimes ; mais je ne puis me persuader tant d'in- famie de la part d'un homme qui a donné tant de soins à l'éducation de ses enfants. On dit que son fils aîné, surtout, est un modèle de piété filiale, sans compter ses autres vertus.» Le jeune interlocuteur rougit légèrement à ces paroles, et le pasteur s'en aperçut : « Le connaissez-vous ? lui demanda M. Monod. — Un peu, répondit Louis-Philippe, et je crois que vous avez exagéré son éloge. » Us se séparèrent peu de jours après cet entretien, et ce ne fut plus qu'en 1814, dans les splendides salons du Palais-Royal, que M. Monod retrouva le modeste voyageur de Christiania dans ce même duc d'Orléans qu'il avait loué vingt ans auparavant avec une effusion si désintéressée. Louis-Philippe rencontra l'accueil le plus affectueux à Drontheim et à Hamersfeld. Devenu roi, il se plut à reconnaî- tre, par le don d'une belle horloge destinée ù l'église de celle