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                        BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                              338
spécialement à démontrer que la notion abstraite d'être n'est qu'une no-
 tion élémentaire, que loin d'exprimer Dieu elle n'exprime qu'un de ses
attributs, que l'attribut être, abstrait des autres qui le complètent, ne peut
constituer une personnalité. C'est précisément de cela que je conclue que
la communication de l'être n'entraîne pas la confusion des êtres, car le terme
Vitre est abstrait, et le terme un être est concret. Dire un être, c'est dire
plus que dire l'être ; un être ne pourrait subsister s'il n'avait que l'être.
Enfin je m'efforce de faire comprendre combien la notion de la Trinité
a ajouté à celle de l'être ; or Dieu c'est la Trinité. Cette seule observation
faisant disparaître le principe que vous me supposez faussement, fait tomber
toutes les conséquences que vous en tirez. Aussi, loin de supposer que les
êtres contingents ne sont pas réellement, je démontre mieux, je crois, qu'on
ne l'a fait encore, la personnalité de l'ange et de l'homme, et l'individua-
lité des êtres inférieurs. Loin de soumettre Dieu à un développement néces-
saire, je constate partout la parfaite immutabilité de sa nature.
    La notion véritable de l'être, dites-vous, n'est que celle de l'existence. Èles-
 vous bien sûr de ce que vous avancez ? Eu pareille matière il ne faut pas
 affirmer au basard, et je vois d'ici tomber sur vous trois énormes volumes
 de philosopbie, plastronés d'un nom illustre (V. Gioberti), qui tendent à
 prouver que les idées d'être et d'existence sont très-différentes, que l'une
 convient à Dieu, l'autre aux créatures, que l'idée d'être est absolue, celle
d'existence relative. Il est vrai que n'admettant que des idées relatives,
vous êtes conséquent; je laisse le débat entre vous et lui; seulement je
suis en droit de considérer comme une opinion combattue, ce que vous
posez comme un principe incontestable.
    « C'est conclure définitivement au panthéisme. L'auteur n'a pas poussé
jusqu'à cette dernière conséquence la rigueur logique de son système ;
cependant elle était contenue dans ses prémisses. »
    Accuser un prêtre catholique de panthéisme, même involontaire, vous le
savez, M. Ott, c'est une chose grave, surtout quand l'existence du prêtre,
même malérielle, dépend de l'opinion, quand lant de gens ne cherchent
qu'un prétexte pour lui nuire, quand il en est beaucoup qui sont si em-
pressés de condamner ce qu'ils n'ont pas le droit de juger.
   Il me semble donc qu'en intentant une accusation si grave, il serait de
la loyauté de la prouver rigoureusement, et non point de la jelter dans
 une phrase dédaigneuse, ou de la conclure d'un principe qu'on attribue
gratuitement à celui qu'on accuse. Si donc vous avez de l'honneur, M. Ott,
je vous mets en demeure ou de prouver ce que vous avez avancé, si vous le
pouvez, ou de vous rétracter. J'accepterai le champ de bataille que vous