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                      BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                            331
  est infini ; une pareille absurdité ne pouvait entrer dans mou esprit, et ne
  pouvait manquer de choquer le sien. J'ai dit qu'en Dieu, l'idée du non
 être, qui n'est autre chose que l'idée que Dieu a de lui-même formulée né-
 gativement, était infime comme l'idée de l'être, qui est l'idée que Dieu a de
  lui-même formulée positivement. Le non être ouïe néant n'est rien; il
  n'est ni infini ni fini, il n'est pas. Tandis que l'idée du non être telle que
 je l'expose, est une des faces de l'intelligence divine, un des attributs de
 Dieu. Pour ne pas remarquer celte différence, il faudrait être privé, non-
 seulement du sens philosophique, mais même du sens commun.
    La formule : Dieu est ce qui est, que M. Ott présente comme ma formule
 générale, n'est point celle qui résume mon système. Cette formule que j'ai
 exprimée par ces paroles: Dieu est l'être, est l'expression de la vérité fon-
 damentale de l'existence de Dieu, comme être infini ; elle est un premier
 principe admis par tous, que j'ai trouvé déjà exprimé dans les saints pères
 et dans les philosophes chrétiens tels que saint Denis, saint Augustin, saint
 Bernard, Fénelon. Elle est le point de départ de la pensée humaine, elle
 n'est pas sa conclusion.
     Quand M. Ott dit que cette formule en apprend moins que le catéchisme,
je suis parfaitement de son avis; car elle n'est que la moitié de la première
 ligne du catéchisme, et il n'est pas étonnant que le catéchisme tout entier
en dise plus que sa première ligne.
     La formule qui résume le mieux mon ouvrage ; celle que je donne comme
la loi universelle est celle-ci :
    LE POSITIF (qui est principe et unité) et LE NÉGATIF (qui est distinction ou
variété) PRODUISENT (en s'unissant) L'HAMIOME (qui est perfection et beauté).
    Je trouve le premier modèle et l'application la plus parfaite de cette
loi, dans les relations entre les allributs divins que suppose la triple per-
sonnalité divine.
    M. OU se hâte de déclarer mon travail complètement stérile. Qu'il veuille
 bien se recueillir un moment pour considérer attentivement tous les grands
 problèmes qui tourmentent l'esprit humain, et qui viennent à chaque instant
mettre au défi la sagesse des législateurs; il verra que les données du pro-
blème sont toujours les mêmes, c'est-à-dire : un terme positif et un terme
négatif qu'on ne peut venir à bout d'accorder parfaitement. Il verra que ce
qui rend l'accord difficile, c'est qu'il faut, pour l'obtenir, commencer par
faire à chacun des deux termes sa juste pari : œuvre de justice, ou l'in-
telligence du philosophe et la prévision du législateur se trouvent toujours
en défaut.
  La question politique n'esl-elle pas une question pratique ? Or là, connue