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330 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Je vous dirai à mon tour, si les idées d'être, d'infini, d'absolu ne sont pas absolues, pourquoi prononçons-nous ces mots ? Ne sommes-nous, vous et moi, que des perroquets qui répétons des paroles, sans leur donner de sens ? Nous sommes placés là entre deux impossibilités, deux absurdités appa- rentes, deux abîmes ; pour éviter celui de gauche, vous vous jettez dans delui de droite, ce n'est pas résoudre la question. Il faudrait faire voir comment l'infini peut uous faire participer à lui sans que nous soyons lui, comment il peut y avoir en nous un reflet de. l'infini qui ne peut être qu'infini lui-même, sans que nous soyons pour cela l'infini. C'est là un problème auquel se rattachent une foule de problèmes qui uous intéressent au plus haut degré, et s'il vous plaît d'éluder la difficulté, il ne faudrait peut-être pas se montrer si dédaigneux pour ceux qui entreprennent de la sonder. M. Ott continue : a L'ouvrage qui nous inspire ces réflexions est encore un des produits de cette malheureuse tendance. Nous regrettons d'autant plus que l'auteur soit entré dans cette voie, qu'une pensée nette, un style facile, une grande clarté d'expressions, une exposition simple et logique, prouvent que, dans une autre direction, il aurait rendu de véritables ser- vices à la science. Tel qu'il est, son travail nous paraît complètement stérile. » « L'auljur, en effet... prend son point de départ dans la considération de l'être absolu, et accepte celte notion, comme impliquant la somme de toutes les réalités, en faisant ainsi la base de l'idée de Dieu.... « L'idée du non être, infini comme l'être, joue un grand rôle dans le système de l'auteur ; c'est par l'idée du non être que Dieu dislingue et re- connaît son être On peut juger par le principe général, de la manière dont il a traité les points de détail. Ce principe nous parait doublement faux ; d'abord à cause du but dont il émane, de la science absolue à la- quelle il prétend nous conduire. Sous ce rapport, toutes les réflexions que nous avons émises plus haut lui sout applicables, et if serait facile de faire voir que ces idées d'être et de non être, par lesquelles on prétend tout expliquer, ne nous en apprennent pas davantage sur le fond des choses, que celles que nous avons prises pour exemple, et que la formule : Dieu est ce qui est, entendue dans (e sens que lui donne l'auteur, au lieu de nous faire pénétrer plus avant dans la nature divine, ne fail qu'obscurcir à la fois et la notion de Dieu que nous donne le catéchisme, et la notion de l'être que nous fournit le bon sens. » llelevons d'abord les inexactitudes de citations. Je pense que c'est par distraction que M. OU me fait dire que le non être